Bonjour,

Je souhaite vous faire partager un article paru hier sur le site Sud-Ouest, sur le fonctionnement d'une ULIS (TFC) pour des enfants présentant des troubles des fonctions cognitives ou mentales :

http://www.sudouest.fr/2011/01/06/une-classe-differente-mais-sans-indifference-283091-4099.php

Je reste très choquée à la lecture de ce document, voici les extraits en question :

" La preuve que ces élèves âgés de 12 à 16 ans, handicapés par des troubles des fonctions cognitives ou mentales (dyslexie, dysphasie, etc.),(..)"

Peut-être est-ce dû à une maladresse du journaliste ? Mais ce n'est pas fin d'associer les dys à des maladies mentales !

" Mais c'est vrai que certains élèves ressentent la différence. Ils savent très bien pourquoi ils sont là et qu'ils ont un niveau scolaire qui n'est pas le même que les jeunes de leur âge. "

Voici ce que l'on peut lire dans le BO n°28 du 15 juillet 2010, concernant les ULIS

Scolarisation des élèves handicapés

Dispositif collectif au sein d'un établissement du second degré

NOR : MENE1015813C

circulaire n° 2010-088 du 18-6-2010

MEN - DGESCO B2-2

2.1 "Les modalités d'organisation et de fonctionnement de l'Ulis sont conçues aux fins de mettre en œuvre les PPS des élèves. Ces derniers ont vocation à suivre les cours dispensés dans une classe ordinaire de l'établissement correspondant au niveau de scolarité mentionné dans leur PPS. Toutefois, lorsque les objectifs d'apprentissage envisagés pour eux requièrent des modalités adaptées nécessitant un regroupement et une mise en œuvre par le coordonnateur (voir infra), celles-ci le seront dans un lieu spécifique, répondant aux exigences de ces apprentissages (matériels pédagogiques adaptés, conditions requises d'hygiène et de sécurité)."

Oups... Je me pose de nouvelles questions : les PPS, y met-on n'importe quoi afin de satisfaire les parents, l'EN ??? Les PPS sont-ils donc des projets sérieux et fiables destinés à accompagner les enfants dans leur scolarité avec leurs troubles dys ou ne sont-ils que des leurres ?

"À la fin de chaque trimestre, les élèves auront droit à leur bulletin… sans note. "

Outrée !!!!!

Toujours dans le même texte de loi :

4. L'Ulis, un dispositif dynamique pour la construction du parcours de l'élève handicapé

"Une attention particulière est également portée à ce que les élèves de l'Ulis bénéficient, lors de la passation des contrôles et des évaluations, des aides et aménagements adaptés à leur situation. S'agissant de la préparation aux examens, ces aides et aménagements doivent être compatibles avec les articles D. 351-27 à D. 351-32 du code de l'Éducation. Le chef d'établissement veille à ce que les élèves soient informés au plus tôt des procédures leur permettant de déposer une demande d'aménagements, et à ce qu'ils soient accompagnés dans leurs démarches s'ils le souhaitent."

Qu'est devenue la loi de 2005 sur l'égalité des chances ???? A quoi bon prévoir des aménagements (en pratique dans la loi) puisque les enfants dys ne seront pas notés !!!

Une bonne démarche, qui hormis stigmatiser l'enfant... n'a pas beaucoup d'intérêt... "je suis tellement nul, ils ne peuvent même pas me noter" sont des propos entendus dans mon expérience personnelle...

Il suffit d'aller sur bon nombre de sites d'IA pour trouver des exemples d'aménagements d'évaluations de devoirs pour les enfants dys et trouver comment et sur quoi les noter.

Nos enfants n'ont pas besoin de compassion mais de reconnaissance.

J'ai, à la lecture de tels articles, de plus en plus la nette impression, que l'on fait des pas en arrière concernant nos enfants à l'école. En tout cas en ce qui concerne les dys présentant des troubles qualifiés de plus sévères.

Ce que je déplore c'est cette langue de bois. L'E.N. est-elle en mesure d'accompagner réellement et sérieusement nos enfants ? Dispose-t-elle pour cela des moyens humains et financiers nécessaires ? Parce que ci l'ULIS présentée dans cet article de presse bénéficie de matériel pédagogique adapté, ce n'est malheureusement pas le cas partout.

Mes propos risquent de paraître déplaisants. Je suis en colère, car contrairement à la loi de 2005 qui prône une soi-disant égalité, nos enfants sont de plus en plus stigmatisés, mis à l'écart.

Le simple fait d'avoir intitulé au niveau du texte de loi une ULIS TFC -" TFC : troubles des fonctions cognitives ou mentales (dont les troubles spécifiques du langage écrit et de la parole) "; c'est s'opposer à la définition de l'OMS...

Doit-on rire, doit-on pleurer ?

En tout cas, une chose est sûre : nous ne devons pas baisser les bras.

Amicalement.

Message édité par : LAC / 07-01-2011 17:37