Les troubles

D’après un article du Dr Michel Habib

Les causes de la dyslexie

Le cerveau humain est constitué de deux hémisphères, le gauche contient tous les centres et circuits spécialisés dans le langage, le droit contient les circuits permettant la perception spatiale du monde environnant. Ces deux hémisphères sont reliés par un pont de substance blanche, le corps calleux.

De récents travaux ont montré deux différences fondamentales entre le cerveau du dyslexique et du non dyslexique : une modification de l’asymétrie entre les parties droite et gauche de certaines zones de la surface cérébrale et une augmentation de la taille du corps calleux. Dans les deux cas, ces particularités correspondent à des millions de cellules nerveuses supplémentaires dans le cerveau du dyslexique. De plus, il est démontré que ce sont bien ces anomalies qui sont responsables du trouble du dyslexique car leur importance s’est avérée proportionnelle à l’importance du trouble de la lecture.

Pourquoi et comment est-ce possible qu’un cerveau contienne un excès aussi important de neurones ? On ne le sait pas encore mais il est probable que ces cerveaux n’aient pas subi, au cours du développement du fœtus, un processus naturel qui veut une destruction normale physiologique de millions de cellules. On pense que des hormones comme la testostérone, hormone mâle, pourrait être un facteur favorisant ou défavorisant de cette destruction programmée.

Les répercussions de ce trouble sur le quotidien peuvent être omniprésentes et par conséquent constituer un véritable fardeau psychologique qui touche aussi bien l’enfant que son environnement familial. Source de tensions et de conflits, à la maison comme à l’école, une psychothérapie peut parfois être nécessaire. L’environnement socioculturel familial est un facteur clé pour assurer à l’enfant motivation et encouragement pour affronter l’effort supplémentaire que représente la rééducation orthophonique.

Ces supports biologiques à la dyslexie, qui intègrent également les neurosciences dans le médico-éducatif, constituent un véritable espoir pour une minorité en quête d’identité.
Il s’agit d’un trouble spécifique dont le domaine déficitaire doit être pris en charge de manière performante et précoce afin de mettre en avant les qualités intactes, parfois supérieures, de ce cerveau « extra-ordinaire » reconnu par la médecine mais pas encore par la société.

Docteur Michel Habib
Neurologue, professeur Univ D’Aix, neurosciences.