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J'ai 23ans et peut commencer à prendre du recul sur mon "début de vie". 🙂  

AR
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(@AR)
Nouveau membre

Bonjour,

Je viens de m'inscrire sur ce forum. 🙂

Je souhaite simplement vous faire part de mon petit témoignage, si défois ça peut aider/réconforter/encourager certains... A l'"époque" j'aurais aimé avoir des témoignages mais bon, la pratique du web n'était pas aussi commune. 😉

J'ai 23 ans et viens d'être diplômé Designer Industriel. Il s'agit donc pour moi d'une importante étape dans ma vie (la conclusion de mes études), car du coup je peux regarder avec recul mon parcours dans le monde de l'enseignement.

Je suis dépisté dyslexique, mais je vous avourai que je ne sais pas comment on exprime le niveau. En clair, plus que "faiblement" dyslexique, mais pas un gros cas de dyslexie non plus... Bref suffisamment pour avoir bien galéré. 😀

J'ai grandi dans une famille dont mes parents m'ont beaucoup aidé et encouragé, ce qui m'a permis de m'en sortir et savoir voir de l'avant. Ma mère est d'ailleurs prof de français au collège.

Mon parcours en bref.

J'ai été détecté dyslexique au CP, non pas par le milieu enseignant, mais par mes parents. Forcément, c'est à l'apprentissage de l'écriture, de la lecture et des premiers calculs, qu'un mur s'est dressé face à moi. C'est ma mère qui a vu que quelque chose ne se passait pas "comme il faut". L'institutrice, absolument pas au courant de ce qu'est la dyslexie, rassurait mes parents "non, mais il a du mal mais ça viendra...". Mes parents ont pris les devants, m'ont fait dépister, j'ai passé des tests de motricité truc du genre (lol), et donc résultat "positif". lol

J'ai suis des cours d'orthophonie je passe les détails...

En gros, pour apprendre à lire, j'ai vraiment galéré (j'en garde de très mauvais souvenirs...), pour écrire je ne vous en parle pas, et pour compter... 😉

Rapidement, mon entourage (et un peu moi même du coup, logique) a vu que j'avais un profil artistique et de rêveur. Bref, toute mon enfance (et même maintenant en fait... 🙂 ) j'étais dans mon monde...

Pour les cours, et ce jusqu'en terminale, pour résumer ce fût :

Galère et regalère et donc gros désintérêt et découragement pour moi. Je passais souvent les années supérieurs, pas vraiment sur le fil du rasoir mais presque.

Ceci dit, apparemment je n'étais pas suffisamment dyslexique pour demander des tiers-temps. A vrai dire, peut-être et surement que j'aurais pu en demander, mais je crois avec le recul que je n'ai jamais voulu lancer les démarches pour ne pas vouloir passer pour un "handicapé". Mais si... Bref, c'est l'acceptation de la dyslexie, son incompréhension générale et le fait qu'on veuille aussi la cacher, qui est également un handicap.

J'ai persévéré et ait réussit à passer les niveaux non sans mal quand pour certains c'est évident.

Pour les matières :

- français : de grosses difficultés, mais curieusement j'aime la littérature (mais j'aime pas lire... Oui je sais je suis bizar ^^)

- anglais : sachant que des difficultés en français, alors je ne vous parle pas de l'anglais... Mais maintenant je me débrouille plutôt bien, comme quoi...

- Maths. J'ai renoncé mais suis parfaitement fier de crier haut est fort que j'ai réussit à passer mon bac + décrocher un bac+5 sans connaître mes tables de multiplication et savoir compter. (dyscalculie) Je n'ai aucune logique scientifique. Si vous me dites 4x3, je compte sur mes doigts pour vous sortir la réponse, même maintenant. Sauf que comme maintenant du coup je le fais super vite, bah les gens n'y voient que du feu. Par contre, quand c'est 9x8, là je suis vraiment dans la merde. 🙂 Mais les calculatrices existent... 😉

D'ailleurs, preuve de mon "incohérence scientifique" pour moi 9x8 est différent de 8x9. Bref, mon cerveau ne fais pas le rapprochement, donc je compte deux fois. Bref....

Je disais que j'ai un bac+5, comment j'en suis arrivé là?

En fait c'est simple. Tout s'est joué quand j'ai pris conscience de mon problème et que j'ai sut l'accepter et m'en accommoder. La dyslexie est un réel handicap mais absolument pas une fatalité. La dyslexie peut même être un avantage. Du moins il faut savoir en tirer les avantages. Car être dyslexique ce n'est pas simplement être nul en français et avoir des problèmes à ce niveau là, c'est également penser, réagir etc. différemment.

J'ai un profil artistique, et finalement, je suis convaincu que si je n'étais pas dyslexique, je ne serai pas tel que je suis avec mes capacités à créer et imaginer.

Quand on prend conscience des valeurs que l'on a entre les mains, il faut savoir ensuite en faire (bon) usage afin de se construire, et avancer sur la voie qui nous correspond, et sur laquelle on sera à l'aise (dans son élément quoi). Ce cheminement est vraiment compliqué, surtout à l'adolescence.

Quand on y parvient, on essaie de contourner les obstacles pour avancer, et ça marche ! L'anglais les maths sont mon faible. Par conséquent, je suis résigné à me dire que je serai matheux, et j'avance sur une autre voie. Les gens vous disent "tu ne fera rien sans maths", "tu ne fera rien en mettant des fautes partout". Et bien non c'est archi faux.

Je ne vous dit pas, "tu n'y arrives pas, donc ne fait pas.", je dis simplement "tu n'y arrives pas, mais persévère, passe les formalités (bac etc.), t'y arrivera (non sans mal mais t'y arrivera), et après tu fera ce que tu veux selon tes capacités. C'est challenge pour sois-même et les autres."

Mais dans la difficulté, ce qu'il faut c'est un but. Sans but, on ne peut espérer vouloir s'en sortir. Car forcément on galère plus que les autres et donc on se démotive. Mais si t'as un but, et bien tu te dis "il faut que j'avance, il faut que je m'en sorte, et j'y arriverai !"

En fait, je m'intéresse depuis longtemps à l'éclairage (oui c'est très curieux mais c'est comme ça... 😉 ) et au design. Du coup, j'ai compris que pour évoluer là dedans, il faut faire des études. Moi qui rêvait depuis 10 ans de ne pas faire d'études... Un jour mes parents m'ont dit "tu veux faire ça ? Ok tu peux, mais tu devra passer par là, et t'y arrivera."

Bref, un seul mot pour conclure : J'ai dit ok, j'en ai chié, mais j'y suis arrivé. (désolé, pour le mot grossier, mais il exprime vraiment ce que j'ai ressenti). 🙂

J'espère ce que cela ne vous paraîtra pas trop naïf, ni trop évident pour être "gobé", mais pourtant...

En tout cas, pour y arriver, ne compter pas simplement sur le monde enseignant car, et c'est bien dommage, très peu de gens sont réellement au courant de ce qu'est vraiment la dyslexie. Bien que les choses évoluent plutôt positivement je trouve...

On (l'enfant et ses parents) a bien (trop) souvent l'impression d'être seul voir même abandonné dans son malheur, mais il faut s'unir, chercher les solutions, voir qu'il y a un présent difficile. Aussi, il ne faut pas se comparer aux autres dans le négatif. C'est inutile et destructeur. "Regarde les autres, eux ils y arrivent", "oui mais moi je suis nul comparé à eux" etc etc. J'ai un frère, très bon dans les études, bref, rien de tel pour vous enfoncer un peu plus car on s'identifie à lui et donc se rabaisse. C'est après l'adolescence qu'on comprend qu'en fait on est différent et que finalement, il n'y en a pas un plus doué que l'autre, enfin si, mais dans les mêmes choses, donc finalement...

Ce qui compte dans la vie, c'est d'être heureux et de s'épanouir. Dit comme ça, c'est naïf, mais pourtant... Donc oui, on peut être dyslexique et heureux de l'être tout compte fait ! 😉 Ceci dit, il faut bien sûr travailler à être rééduqué.

Bonne soirée et bravo pour ceux qui ont tout lu mdr !!

Message édité par : AR / 09-11-2011 22:21

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Topic starter Posté : 09/11/2011 11:17
gene
 gene
(@gene)
Membre célèbre

Je suis dys, j'ai tout lu, je suis d'accord avec tes propos. 😉 😉

C'est l'état d'esprit que j'essaie de transmettre à ma fille dys.

Mais tu l'explique très bien, tant que l'ado n'est pas passé et que la galère scolaire prend le desuus, c'est pas évident.

Perso, j'ai planté mes études faute de soutien et il y a 25 ans ou 30 ans, la dys n'était pas connue en France.

GENE

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Posté : 09/11/2011 11:26
AR
 AR
(@AR)
Nouveau membre

Oui c'est ça, le soutient est vraiment très important.

C'est vrai que lors de l'adolescence c'est vraiment dur, mais justement, avec ce soutient, ça fini toujours par porter ses fruits les années plus tard, c'est certain.

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Topic starter Posté : 09/11/2011 11:33
cbestern
(@cbestern)
Membre de bonne réputation

Bravo, perso j'ai 35 ans et j'ai eu les mêmes galère, par contre question scolaire ça as été un peu plus mauvais. BAC de mécanique auto, sortis en 99 avec BTS, et devenu ingénieur après 10 ans d'experience pro.

mais j'ai le temps, contrairement aux autres, plus les années passent plus j'avance.

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Posté : 10/11/2011 8:22
Dref
 Dref
(@Dref)
Membre éminent

Merci pour ton témoignage ! Ça fait du bien !

Et je suis ravie de lire que l'anglais, ça peut s'améliorer ! 😉

Fred

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Posté : 10/11/2011 11:05
anealiboron
(@anealiboron)
Membre noble

Génial, AR tu confirmes ce que j'ai toujours dit, l'envie et un but et on peut s'en sortir...de cette dyslexie.. Tu confirmes aussi l'importance des parents dans cette lutte.. Elle ne consiste pas à tout excuser, mais à aider à trouver les stratégies pour s'en sortir..... Quitte parfois à trouver des méthodes qui ne sont pas agrées par l'E.N. ou le prof....

Ne tombe pas sur les profs, ils étaient ignorants autrefois, et aujourd'hui toujours aussi mal informés... Ils ont un programme à respecter, d'autres élèves et l'aide au dys est un travail sur le long cours et qui demande investissement et originalité dans les méthodes.... Donc même si je suis d'accord sur leur efficacité très relative, je ne mettrais que rarement en doute leur bonne volonté...

Pour la lecture je suis en train de procéder à une expérience si elle positive j'en parlerais.... sans droit d'auteur, c'est juste un truc à essayer pour ceux qui savent déjà lire mais mal....Car c'est trop dommage de se couper du monde des livres... En ce qui me concerne, je ne parlerais pas des romans culturellement correcte, mais des autres ceux qui ouvrent à la réalité du monde, ceux qui ne sont jamais mis en film....et dont on ne parle que rarement....

Pour les maths, tu n'étais sans doute pas assez flemmarde, petite, moi je l'étais pour découvrir quand on m'a cassé les pieds avec les tables de multiplication que 6x4 cela faisait pareil que 4X6 donc je n'en n'ai appris qu'un et je retournais automatiquement la multiplication dans ma tête pour découvrir le résultat... Cela faisait moins à apprendre.... Je le fais d'ailleurs toujours.... En math cela s'appelle la commutativité... et en bref, les matheux sont des flemmards comme moi.. Toujours des trucs à trouver pour que cela soit le plus simple possible....C'est leur sténo qui est difficile à comprendre... C'est tout.... Et en classe de math, la manière dont s'est enseigné... Ce n'est pas très difficile les maths, sauf que dans l'enseignement, on en fait une religion à mystère.....Mais c'est une autre histoire....

Dernière précision, oui Dref l'anglais cela peut s'améliorer... Pour l'écrit c'est du vocabulaire à apprendre, et on essaie de se calquer sur le vocabulaire français au départ.... Ce qui n'est pas très malin je le reconnais.. Currydis qui parle aussi bien le français que l'anglais pourrait le dire... Mais cela aide... Pour l'oral, ben je crois qu'on veut trop traduire... C'est du moins la conclusion à laquelle je suis arrivée en discutant avec mon fils qui en trois jours de total immersion en angleterre a fait des progrès qui ont laissé tout le monde pantois...

En fait, Comme j'en ai assez de rester devant un discours en anglais comme une poule devant un oeuf cubique, j'essaie de comprendre ce mur.... Mon gamin, m'a expliqué que c'était au départ les sons qu'ils fallaient reconnaitre d'abord....Là je vais m'exercer à cela....Après une fois les sons reconnues on reconnait les mots et il semble que l'on peut passer par l'image, au lieu de passer par les mots en français.... Comme on pense en français, on pense en anglais....

Mais c'est Currydis qui pourrait le mieux répondre...J'aimerais assez qu'elle nous dise ce qui se passe dans son crâne quand elle passe du français à l'anglais... Mais là il faudrait peut-être qu'on ouvre une nouvelle file...

HI HAN !!!!!!!!!!!!!!!

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Posté : 24/11/2011 11:04
mimi298
(@mimi298)
Membre de confiance

Bonjour. Je réponds à ce témoignage en tant que professeure des écoles concernée dans les progrès de mes élèves d'une part, et en tant que maman d'un jeune garçon dyslexique, dysorthographique et dyspraxique d'autre part. Bien sûr que les investissements professionnel et parental sont un appui majeur pour ces enfants dysfférents et leur permettent d'aller de l'avant. Merci pour ce témoignage qui m'a apporté du réconfort, car il est vrai que des fois, le doute et la peur de l'avenir me font craindre le pire pour mon enfant, et ceci bien malgré moi, qui voudrait rester toujours positive et optimiste.

J'ai revécu des moments à l'époque très douloureux, qui m'ont fait presque sourire à la lecture de votre message (oui, que de chemin parcouru, finalement, nous n'avons depuis cessé d'avancer) :

- le retard de langage de mon enfant, qui m'a conduite à l'amener chez l'orthophoniste dès l'âge de 4 ans car en tant que maman, j'ai bien pressenti que quelque chose "clochait", sans bien savoir quoi (il continue toujours la rééducation orthophonique d'ailleurs, à passé 11 ans),

- la confrontation aux écrits qui l'ont submergé jusqu'à le "noyer" en CP, lui aussi a eu du mal à "démarrer" en lecture, et pour cause...

Bref, des "invariants typiques" en quelque sorte des enfants TSL.

Je précise que j'ai découvert la dyslexie en tant que maman, et que j'ai glâné toutes les informations possibles sur ce trouble du langage écrit. Evidemment, j'ai réinvesti le fruit de mes nombreuses lectures et recherches (à une époque où internet, manne formidable et ô combien précieuse aujourd'hui, était "dans les choux" ) et cela m'a beaucoup aidée pour mon métier d'enseignante et sans doute cela a-t-il contribué à me faire devenir enseignante spécialisée. J'enseigne depuis 20 ans quasiment, et CAPE (ancienne mouture du CRPE) en poche en 1993, idem pour le CAPSAIS (ancienne mouture du CAPA-SH) en 2004, je dois dire que l'institution a été particulièrement muette sur la question alors, et qu'en toute modestie, je me suis moi-même formée sur les divers troubles "dys" afin de mettre en place des situations pédagogiques aménagées. Maintenant, je "sèche" encore sur la dyscalculie, par exemple, malgré toute ma bonne volonté. Avis aux bonnes âmes avisées donc : je reste ouverte à tout ce qui peut aider un élève dyscalculique.

Merci pour votre témoignage qui m'a regonflé le moral à bloc en tant qu'enseignante spécialisée et maman convaincue !

mimi298.

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Posté : 15/02/2012 2:18
camarun
(@camarun)
Membre estimable

Bonsoir,

connaissez-vous "mathsvidéo.com? Ma fille de 13ans est bien aidée avec; c'est un prof qui repondra à vos questions;

d'autre part, si votre fils est de l'age de ma fille, seriez vous d'accord qu'ils echangent par mail?

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Posté : 27/02/2012 10:44
gene
 gene
(@gene)
Membre célèbre

Bonjour camarun,

Je vous conseil d'ouvrir votre propre file. Cela évitera de "polluer" cette file qui concerne un témoignage.

Deplus plus de personne pourront vous répondre.

GENE

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Posté : 28/02/2012 12:56
Lya62600
(@Lya62600)
Membre actif

Je suis actuellement en master 2 professorat des ecoles et je fais un memoire sur la dyslexie!!! Je suis daccord pour dire que peu de choses voir parfois aucunes ne sont mises en place pour les dyslexique et celle ci est encore beaucoup trop méconnu aupres des enseignants à mon gout! C'est pour cela que jessaye d'y apporter ma maigre participation et que je propose de repondre a mes questionnaires! si vous etes intéressés faites moi signe! 🙂 (enseignants, parents ou dyslexiques!!)

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Posté : 10/04/2012 11:08
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