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Faurum
Je vous fais part de la situation d'un jeune garçon qui me laisse dans une grande perplexité. Je ne sais pas comment l'aider et me sent vraiment désemparée.
Il est actuellement dans une classe de 4è ULIS TSL avec deux ans de retard en raison de sa scolarisation en primaire dans un service hospitalier de rééducation neurologique pour une dyslexie sévère. Il a appris il y a deux mois (date de son anniversaire) qu'il ne pourra poursuivre à la rentrée de septembre en 3è ULIS en raison de son âge. Aucun maintien ne serait possible en 3è ULIS passé 16 ans. Ce jeune ne pose aucun problème de discipline et ses bulletins scolaires témoignent de ses difficultés mais aussi de ses efforts. On lui a indiqué qu'il devait choisir une orientation professionnelle et partir en apprentissage ! Comment un jeune encore en 4è et sans aucun travail autour d'un projet peut-il assumer une telle injonction ?!
S'en suit une série de décisions contradictoires : l'équipe présente lors de la réunion de suivi préconise une demande d'orientation en ULIS Lycée afin de préparer un CAP mais précise en même temps qu'il n'est pas possible à un élève issu d'une 4è de s'inscrire en CAP (il faut avoir fait une 3è qu'on lui refuse). Comment comprendre alors ce qu'ils préconisent. C'est pourtant bien la décision à la fin du mois de mai de la MDPH, ULIS Lycée !
Son enseignante réferente estime qu'il ne faut pas tenir compte de cette décision qui serait une erreur et maintient une orientation en préapprentissage par une chambre des métiers devant déboucher sur un contrat d'apprentissage. Je propose, pour le maintenir en milieu scolaire et lui permettre de construire un vrai projet une classe de 3è prépapro dans un lycée professionnel proposant une ULIS. Elle refuse ma proposition en mettant en avant le peu de motivation scolaire du jeune au 3è trimestre (il y a un peu de quoi !) et donc le risque de décrochage.
Son bulletin du troisième trimestre est pourtant très positif et le conseil de classe décide une orientation en 3è Générale !
L'enseignante référente maintient sa position et me dit que c'est ça ou rien.J'apprends parallèlement que ce garçon a bénéficié d'une orientation en SSEFIS et en EM mais personne n'en parle. Ce jeune est sans aucun doute las du collège en raison de ses difficultés, de son âge, de l'adolescence... mais quitter l'école sans même avoir fini le cycle Collège vers un dispositif n'offrant aucune formation diplômante et sans aucune motivation professionnelle de sa part me semble inquiétant. Toutes ces contradictions m'interpellent aussi. J'aimerais vraiment avoir des avis et des conseils.
C'est la décision de la MDPH qui prime sur l'avis de l'Education Nationale.
Si les parents et le jeune ne sont pas d'accord avec l'avis de la MDPH, ils font recours gracieux et peuvent refuser cette orientation, car dans la loi c'est le jeune qui est au centre de son projet.
Par contre, toute décision MDPH s'impose à l'EN.
Tant que l'enseignante référente ne vous montre pas une décision de la MDPH annulant la première, ce jeune homme est orienté en ULIS Lycée.
Si la MDPH décide qu'un jeune dépassant l'âge ou ayant déjà redoublé 2 fois doit rester quand même dans un cvcle, sa décision s'impose à l'EN.
Il en va de même pour les orientations SEGPA des MSPH. Même si l'EN n'est pas d'accord, c'est l'orientation de la MDPH qui prime.
Les MDPH sont régies par des lois liées à une convention de l'ONU sur le handicap. Ces lois priment sur les directives internes à l'Education Nationale qui n'ont pas force de loi.
vous pouvez avoir confiance dans les réponses de Claude. L'idéal c'est que le jeune ai un cursus en lien avec ses centres d'intérets ou qui vise à atteindre un choix de vie qui sera porteur pour lui.
Si la mdph m'a refusé tout type d'aide, malgré un handicap de 50%, j'ai quand même la satisfaction qu'elle approuve (c'est écrit dans une notification)l'orientation professionnelle que mon fils à choisi avec notre soutient
Il est tout de même essentiel de savoir ce que l'enfant et la famille souhaite.
Une 3ème DP6 aurait sans doute été une bonne solution à préparer en amont.
GENE
Je vous remercie pour ces réponses, en particulier celle de Claude qui me rassure et est très claire.
La question posée par Gene est importante en effet. Les 3è DP6 n'existent plus dans notre académie. Elles ont été remplacées par des 3è prépapro situées dans des lycées pro et c'est bien la solution que j'avais proposée à l'enseignante référente afin que ce garçon puisse avoir le temps de construire un projet.
Question importante pour laquelle je n'arrive pas à avoir une réponse : la décision ULIS lycée de la MDPH implique t-elle obligatoirement l'inscription dans un CAP ou est-elle compatible avec une inscription en 3è prépapro, étant donné que ces classes se trouvent bien en lycée ? Personne parmi tous les intervenants rencontrés ne répond à cette question.
Deuxième question, dans le cas d'une affectation en ULIS lycée doit-il choisir dès maintenant un CAP ( ce qu'il n'est pas capable de faire pour l'instant) ou pourra t-il bénéficier d'une année de découverte des diverses formations proposées avant de faire un choix ?
En ce qui concerne ce que ce garçon veut, les choses sont bien compliquées. Il est certain que le milieu scolaire du collège devient pesant pour lui et que cela lui demande beaucoup d'efforts, ses deux années de retard le gênent aussi. Mais la formation qu'il recevrait dans un lycée pro serait, je pense une possibilité de décompression pour lui avec des périodes d'immersion dans des ateliers.
Ce garçon n' a en fait pas d'idées précises de ce qu'il souhaite, a du mal à comprendre ce qu'on lui propose, se dévalorise beaucoup ( il a tendance à croire qu'il est exclu du système scolaire parce qu'il "trop nul" ). Sa famille est peu en mesure de l'aider( peu d'accès à l'écrit) mais souhaite sincèrement qu'il poursuive des études qualifiantes. Ses centres d'intérêts sont jugés incompatibles avec un projet de formation. Ce garçon est passionné par le cirque qu'il pratique depuis 3 ans et pour lequel il est manifestement doué et par les domaines artistiques en général mais son niveau scolaire ne ouvre pas les portes des écoles de cirque et les écoles de cirque privées qui l'accepteraient peut-êtres sont trop onéreuses pour la famille. Je le crois surtout actuellement résigné avec un net repli sur lui même, ce qui me fait peur car il a déjà connu des épisodes dépressifs quand il est confronté à une situation trop lourde à supporter.
Je voudrais bien aider cette famille et ce garçon mais au delà de son cas, je découvre la complexité de la situation des enfants et des jeunes en situation de handicap et réalise les difficultés auxquelles se heurtent les familles. Cela modifie encore mon regard d'enseignante sur ces jeunes.
Je félicite ce site et tous ceux qui contribuent à son existence.
Bonjour,
Dans le cas d'une isncription dans une ULIS de lycée, en général le cadre des compétences demandées est celui des référentiels d'un CAP. En même temlps je ne suis pas certaine qu'il soit obligé de choisir dès la première année (voir avec le CIO et/ou le proviseur de l'établissement).
Il faut par contre être vigilant à ce qui est proposé comme formations dans le lycée en question car ça détermine les champs de la future formation professionnelle.
Ce que je peux vous affirmer par contre c'est qu'un élève peut très bien être inscrit dans un établissement avec ULIS qui servira de support et aller dans un autre établissement suivre des formations spécifiques au champ disciplinaire qu'il a choisi.
Cette situation a l'air très compliquée : qu'en pense le COP qui a suivi l'enfant ?
Bon courage.
comme on emporte partout ses problème avec soi, il faut bien être conscient que le curcus en lycée professionnel n'est pas de tout repos, car si l'on s'épanouis en atelier ou en entreprise, les matières générales sont toujours là
pour ce jeune celà serait domage de ne pas s'appuyer sur son centre d'intéret pour l'aider à avancer.
mon fils fait cette année une formation en école privée, en alternance ; la formation est prise en charge par l'opca car il s'agit d'un contrat de profesionnalisation en lien avec un de ces centres d'intéret
Message édité par : SIV / 24-06-2012 18:11
Message édité par : SIV / 24-06-2012 18:12
Bonjour Timoun,
le cirque ne pourrait-il pas devenir son métier ? Il existe des formations publiques accessibles. c'est le cas par exemple de Fratellini, qui propose un apprentissage en alternance
http://www.academie-fratellini.com/index.php?idSite=2&idMenu=9&c=vert
C'est aussi le cas de l'Enacr à Rosny
http://www.enacr.com/index.php?id=462&lang=1
Rosny demande le brevet des collèges, mais il faut les contacter pour voir avec eux si une dispense est possible.
Le concours d'admission est difficile, il est vivement recommandé de faire une prépa (eh oui, il y a des prépas pour tout, même pour le cirque !) Il faut choisir la prépa en fonction de la discipline, par exemple certaines sont plus axées sur l'acrobatie, d'autre sur les équilibres, etc. La grande majorité des prépas sont gratuites, mais l'élève doit être autonome pour sa vie quotidienne.
La perspective de pouvoir poursuivre ses études et construire sa vie professionnelle dans le domaine qui l'intéresse lui remontera sans doute le moral. Mon fils s'est ainsi raccroché aux études quand il a décidé de faire du cirque et réalisé que c'était possible. Son parcours l'a finalement amené jusqu'au bac, mais il n'est pas obligatoire pour devenir circassien.
Il y a à Rosny sous Bois des non bacheliers.
Les pistes de Dref sont à approfondir si c'est possible pour la famille.
Sinon, l'élève est affecté dans une ULIS lycée par l'inspection ASH, il n'a pas trop le choix, tout dépend de la distance par rapport à son domicile et de la place. Il y a parfois des listes d'attentes et pas de solution en attendant, sinon la classe de l'établissement de référence avec un PPS.
Il n'y a pas beaucoup d'établissements qui ont choisi de créer une ULIS dans leur enceinte.
Attention, il y a plusieurs catégories d'Ulis, donc celle la plus près n'est peut-être pas adaptée à son handicap.
Merci pour vos réponses.
J'ai contacté les chefs d'établissements des lycées pro ayant une Ulis de son secteur. Ils m'ont répondu qu'une 3è prépapro avec dispositif Ulis aurait en effet été le mieux dans son cas et son âge était un atout mais les classes sont maintenant constituées.
Je vous donnerez des nouvelles dès que j'en saurai plus.
Je suis Noé, le garçon dont parle Timoun.
Je vous remercie pour vos réponses. Je voudrais vraiment faire un métier dans le cirque et j'ai peur que l'apprentissage m'éloigne de ma passion. J'aimerais aller dans la 3è prépapro dont parle Timoun mais personne ne m'a inscrit et je ne sais pas s'il reste des places encore.
Dref, je suis très intéressé par le parcours de votre fils, savez-vous comment je peux avoir d'autres informations sur les possibilités qui existent pour les jeunes sans bac dans le milieu du cirque.
Je ne sais pas si mon rêve est possible.
Merci à tous.
Bonjour Timoun,
je crois qu'il faut que tu ailles te renseigner au CIO, centre d'information et d'orientation dont tu dépends. Ils devraient normalement pouvoir t'aider. Où habites-tu ? Parce que c'est vrai que selon l'endroit, c'est plus ou moins facile de pratiquer le cirque !
Il faut de toute façon trouver une solution pour la prépapro.