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des signes différents dans une mème famille  

AnneNhauneem
(@AnneNhauneem)
Membre de bonne réputation

C'est la mème pathologie (=la mème chose) qui s'exprime de façon différente(le résultat est une différence), car d'autres facteurs sont venus modulés.

Donc un frère et une soeur peuvent avoir un lien pathologique commun, et des signes très différents.

Le texte est un peu compliqué mais je le laisse en l'état.

"Une nouvelle lecture de la vulnérabilité : les endophénotypes

Les endophénotypes sont des traits (cliniques, biochimiques ou cognitifs par exemple) associés à l'expression de facteurs de vulnérabilité génétique de la maladie et qui témoignent de la susceptibilité à développer la maladie chez des sujets eux-mêmes non malades, mais ayant des apparentés atteints. De fait, la plupart des maladies psychiatriques sont caractérisées par une pénétrance incomplète, c'est-à-dire que des sujets peuvent être porteurs de facteurs de vulnérabilité génétique, mais n'expriment pas cliniquement la maladie. La stratégie d'étude des endophénotypes chez des sujets à haut risque (apparentés de sujets malades, par exemple) devrait permettre d'avancer dans ce domaine. Pour remplir les critères d'une marqueur-trait, les endophénotypes doivent répondre aux critères suivants : ils doivent être présents avant le début de la maladie, et doivent être héréditaires. Si le marqueur est un trait de vulnérabilité à la maladie, l'identification des gènes liés à l'expression de cet endophénotype aidera à la reconnaissance des gènes de susceptibilité à la maladie. Il y a de nombreux exemples de maladie somatique où les endophénotypes ont permis de mettre en évidence les bases génétiques d'une maladie en terme moléculaire. Par exemple, l'épilepsie est un bon modèle pour l'étude des maladies à déterminisme complexe. De fait, l'épilepsie est une pathologie fréquente dans laquelle les difficultés nosographiques, et donc phénotypiques, sont identiques aux difficultés rencontrées dans les maladies psychiatriques. Or, dans le cas de l'épilepsie myoclonique juvénile, l'utilisation comme endophénotype de la présence d'anomalies éléctroencéphalographiques chez les apparentés non-atteints a permis de découvrir une liaison génétique au chromosome 6 (Greenberg et coll., 1988[6]).

Dans le domaine de la psychiatrie de l'enfant (Folstein and Rutter, 1977[3]) ont été les premiers à montrer dans l'autisme infantile que la prise en compte d'anomalies cognitives et du langage chez les co-jumeaux non-autistes augmentait la concordance à 82 % chez les jumeaux monozygotes, alors qu'elle n'était que de 10 % chez les jumeaux dizygotes. Ceci a conduit à prendre en compte, lors des investigations familiales, une variété plus étendue de troubles cognitifs dans les familles d'enfants autistes. Depuis lors, de nombreuses recherches ont mis en évidence chez les parents ou dans les fratries des enfants autistes, des particularités cognitives comme un déficit des fonctions exécutives associé à un excellent fonctionnement hémisphérique droit (Leboyer et coll., 1995[7] ; Hughes et coll., 1999[6]), verbales (Plumet et coll., 1995[10]), sociales (présence élevée de phobies sociales) ou biochimiques comme l'élévation des taux de sérotonine plasmatique (Leboyer et coll., 1999[10]). Ces caractéristiques sont autant d'endophénotypes potentiels qui peuvent aider à l'identification de facteurs de vulnérabilité génétique en testant l'implication éventuelle de différents gènes candidats.

De même dans la psychiatrie d'adulte, l'étude des patients schizophrènes et de leurs apparentés non-atteints a conduit à l'identification d'endophénotypes qui pourraient se révéler utiles à l'identification de gènes de susceptibilité : anomalie de poursuite oculaire, troubles de l'attention ou de la mémoire de travail, anomalies neuropsychologiques et particularités des potentiels évoqués. De nombreux déficits éléctrophysiologiques ont été mis en évidence chez les apparentés de patients schizophrènes et ont déjà permis d'obtenir des données importantes. Une diminution de l'amplitude de l'onde P300 lors du paradigme d'odd ball, et une diminution du filtrage des stimuli auditifs indexé par l'onde évoquée P50, ont été retrouvées chez tous les proposants schizophrènes ayant des antécédents familiaux de schizophrénie, et seulement chez 7 % des apparentés en l'absence d'antécédents familiaux.

En ce qui concerne la maladie maniaco-dépressive, nous avons récemment mis en évidence, chez des sujets n'ayant jamais présenté aucun trouble de l'humeur mais ayant des antécédents familiaux de troubles bipolaires, la présence d'anomalies biologiques et électrophysiologiques. Sur le plan biochimique, nous avons montré pour la première fois, une diminution de la fonction du transporteur de la sérotonine, principale cible des antidépresseurs inhibant la recapture de la sérotonine (SSRI) chez des apparentés à risque. Plus précisément, nous avons mis en évidence une diminution du nombre et de l'affinité des sites de liaison du transporteur de la sérotonine, ainsi qu'une diminution des taux de sérotonine plaquettaire. Ces données préliminaires suggèrent donc que la diminution de transport de la sérotonine pourrait constituer un marqueur de vulnérabilité à la dépression (Leboyer et coll., 1999[10]). Sur le plan électrophysiologique (potentiels évoqués), nous avons mis en évidence, ici encore pour la première fois, un déficit de toutes les étapes de traitement de l'information perceptive-motrice portant à la fois sur l'amplitude de l'onde P300 (étape de traitement cognitif de l'information) et sur l'allongement des latences des potentiels évoqués et des temps de réaction (Pierson et coll., 2000[12]).

Cette constellation de particularités cliniques rencontrées chez des sujets non-atteints, mais apparentés de sujets malades, et donc porteurs probables de facteurs de vulnérabilité, permet également de faire l'hypothèse qu'une maladie psychiatrique est la résultante de l'interaction de plusieurs de ces marqueurs de vulnérabilité. Cette nouvelle approche permettrait donc d'une part de décomposer une entité clinique complexe comme la schizophrénie en plusieurs composantes ayant chacune un déterminisme génétique propre et, d'autre part, d'envisager les maladies mentales comme des entités cliniques résultant de l'interaction de différents facteurs de vulnérabilité, ce qui rendrait compte de leur hétérogénéité et permettrait également d'envisager de nouvelles approches thérapeutiques, plus focalisées, voire préventives."

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Topic starter Posté : 30/08/2007 11:28
AnneNhauneem
(@AnneNhauneem)
Membre de bonne réputation

exemple, autisme et troubles du langage:

""2 - Aspects génétiques dans l'autisme.

L'année 2000 n'a toujours pas permis de découvrir de "gène(s) de l'autisme". On note surtout la publication de cas d'autisme avec des anomalies chromosomiques particulières, qui ont permis de suspecter des anomalies de certaines régions chromosomiques. Ainsi plusieurs cas supplémentaires d'autisme associé à une anomalie du bras long du chromosome 15 (15Q, 11 et 15Q22) sont entre les deux groupes rapportés. Cette région avait déjà été suspectée dans plusieurs autres cas et est en cause dans le syndrome d'Angelman, qui comporte des troubles autistiques. Le recoupement de plusieurs cas permet de suspecter l'existence d'un gène dans une zone de plus en plus étroite de 15Q, et d'espérer donc un jour de trouver un gène de susceptibilité.

Un autre cas amène à incriminer le bras long du chromosome 7, en 7q21, région déjà suspectée par plusieurs des études internationales récemment publiées. La région 7q pourrait être également impliquée dans certains troubles du langage dont on sait qu'ils se retrouvent fréquemment dans les familles où existe un enfant autiste""

donc un enfant peut-ètre autiste "franc", et son frère ne pas avoir les signes autistiques, mais ètre en difficulté de langage.

Donc rejoint les préoccupations de ce site.

Message édité par : AnneNhauneem / 30-08-2007 09:34

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Topic starter Posté : 30/08/2007 11:33
AnneNhauneem
(@AnneNhauneem)
Membre de bonne réputation

Entre autres explications au troubles du langage comme endophénotypie, il y a :

""Des études sur la latéralisation indiquent un hémisphère droit hyperactivé au détriment de l’hémisphère gauche (spécialisé dans le langage et les fonctions symboliques), même si tous les autistes ne présentent pas un schéma de latéralisation anormal""

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Topic starter Posté : 30/08/2007 11:40
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