Cathy,

je pense qu'une forme de sérénité est venue en seconde où il a vraiment acquis une belle autonomie dans ses devoirs, où par ailleurs ses désirs d'orientation ont pris forme et il trouvait mieux sa place d'ado un peu partout.

Cette année-là, je lui ai dit que je ne pourrais plus suivre dans toutes les matières. Je jetais l'éponge pour tout le bloc scientifique, mais restait à sa dispo dans toutes les matières littéraires, excepté en espagnol, où je n'avais pas le niveau. C'est cette année-là qu'il a cessé de m'appeler tous les jours pour me dire ce qu'il avait comme devoirs, ce qu'il allait travailler et combien de temps… Ça fait du bien quand ça s'arrête, en fait, tout ça ! On a pris un prof de maths.

Je bosse depuis sa seconde 100 fois moins avec lui, mais régulièrement quand même.

Auparavant, un stage de gestion mentale en 6e l'a considérablement aidé pour construire sa méthode de travail et s'appuyer sur ses points forts, car il a découvert qu'il pouvait procéder de façon peu académique, certes, mais très adaptée à ce qu'il est lui (pas en temps que dys, mais comme être humain). Il utilise toujours cette méthodologie avec efficacité. Ça a été très important pour lui avec des effets collatéraux sur l'organisation de son travail, de ses devoirs, etc.

La grande étape suivante a été l'ordi en cours. C'était une idée du médecin scolaire, moi je pensais que ce n'était pas une bonne idée, qu'il était déjà assez stressé comme ça (c'était l'époque des toc), et en fait, à la lumière de tes explications, je comprends pourquoi son stress et l'ordi en cours n'avait rien à voir. Au contraire, l'ordi lui a permis de clarifier sa pensée, de structurer ses devoirs, de classer ses cours, d'organiser ses prises de notes (codes couleurs, etc.) et il n'a jamais stressé au sujet de le perdre, l'oublier, se le faire taxer ou que sais-je, choses que je pensais qu'il allait redouter. Cet ordi lui a changé la vie, et à moi aussi, parce que reprendre un cours sur un ordi ou retaper des notes illisibles, ça n'a rien à voir ! Ça, c'était en 3e.

On peut ajouter aussi la reconnaissance de sa dyslexie en centre référent en CM2, qui a été fondamentale évidemment.

Si on déroule cette pelote de stress qui s'est déroulée, on voit bien que le pire de tout, ça a été l'école primaire, et que petit à petit les choses se sont améliorées, même si ça reste plus difficile que pour un autre. Son bac, ça sera sa revanche sur les instits qui lui ont pourri la vie !

Merci pour vos témoignages. Cela permettra aux parents encore "choqués", qu'ils doivent prendre leur mal en patience et soutenir/assister leur enfant assez longtemps (15/16 ans, c'est normal chez un dys) avant qu'il n'accède à une certaine forme d'autonomie.

L'école n'apprend pas à l'enfant à s'auto-discipliner comme il le faudrait pour un enfant dys. En plus, peu de profs se penchent sur le problème sérieusement

Amicalement,

Message édité par : Cathy02 / 26-01-2010 16:43

Merci à vous toutes de vos réponses

Cathy2, vous l'aurez compris, mon fils se situe dans "votre catégorie 1"... Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il oublie puisque quand le cours suivant arrive, soudain,... il se souvient ! 😮 😮

Vos 2 "catégories" demandent un énorme investissement parental : la 1ère pour recadrer, la 2ème pour apporter la sérénité et jouer les soupapes.Mais pour çà, il nous faut, à nous, parents, des reins solides, et là, çà, en ce moment, çà fait un peu défaut 😕

Il y aussi des profs qui ne nous facilitent pas la tâche, il faut bien le dire aussi. Et les matières que j'ai citées sont celles de ces profs-là. L'exemple pris par Gene de la visite du château, c'est exactement ce que nous pratiquons. Simplement, là, cette année, avec cette prof là,c'est même pas la peine d'imaginer qu'il puisse en tirer profit dans sa scolarité (une amie parent d'élève a été soufflée lors de la rencontre avec cette prof : celle-ci lui a dit avoir été agaçée devant la copie de sa fille, car trop développé ! Forcément, cette maman refaisait les cours puisqu'il n'y a dedans RIEN d'intéressant !!! Pitoyable)Ll'an passé, ces connaissances personnelles valaient à mon fils d'avoir parmi les meilleures notes de la classe...J'ai beau me dire qu'il a appris pour lui, les notes sont là, et nous démotivent (je dis "nous", car moi aussi, suis dégoûtée)

Sale journée encore : j'ai joué le "live" sur le dernier contrôle de maths => mauvaise note ! J'attends de voir le contrôle pour comprendre pourquoi, mais apparemment,comme dit plus haut, une partie du contrôle sur la leçon jamais rattrapée après son absence en cours et le reste, il a tout mélangé (donc peut-être rien compris ? Alors, je n'ai pas su le voir )

Et pour finir, il oublie son cartable à mon bureau, ne s'en rend même pas compte, c'est moi qui le réalise en le récupérant à l'athlétisme à 19h45 ! Sa réaction : "Ben, pourquoi tu l'as pas pris ???"

Ben, ouais, c'est vrai, pourquoi je l'ai pas pris, hein ?!!! :paf

C'était de trop, je n'ai pas fait demi-tour.

Message édité par : marie-cecile / 26-01-2010 23:37

Message édité par : marie-cecile / 26-01-2010 23:40

Marie-Cécile, je pense que c'est important de dire à votre fils qu'il a une prof nulle cette année, mais qu'il ne doit pas se décourager en histoire car l'an prochain il en aura une autre. C'est difficile pour nous parents, parce qu'on ne doit pas dénigrer l'école et les profs auprès de nos enfants, mais quand un prof franchit la ligne blanche, eh bien notre devoir est de soutenir nos enfants avant tout.

Oui, Dref : c'est déjà dit, mais pas facile à encaisser pour lui (faut-il aussi vous parler des parties de "pompe " acharnées qui se jouent pendant les contrôles, et des notes ainsi obtenues par des élèves goguenards).

+ la prof de SVT qu'on traîne depuis la 6ème, et qu'on traînera jusqu'à la 3ème...

Mais je crois que ce qui m'use le plus, c'est de ne pas arriver à rendre mon fils plus autonome dans sa gestion du temps,du travail. Le coup du cartable d'hier soir, c'est du classique. Ce qui est classique aussi, c'est que ce soit moi qui m'en aperçoive.

Ce qui est nouveau, c'est que je n'ai pas fait demi-tour pour aller le chercher 😉

Par contre, c'est bien moi qui ai dû houspiller les troupes ce matin pour avoir le temps de faire le détour et récupérer le cartable. Ben oui, il avait oublié...

Message édité par : marie-cecile / 27-01-2010 09:59

J'ai passé toutes mes fins de journées pendant des années à aller récupérer les cahiers, affaires de sport, manteaux, etc. dans les écoles, les bus scolaires, les gymnases, piscines etc.

Ils me connaissaient dans tous les dépôts de bus alentours !

Et oui, c'est aussi ça parfois la dyslexie quand on n'a pas de mémoire de travail et qu'il en découle un trouble de l'attention.

Je conseille maintenant aux parents d'acheter 2 ou 3 manteaux pas trop chers, plusieurs affaires de sports et sacs, plusieurs trousses pour palier à ce type de problème et de faire inscrire dans un PAI ou un PPS de ne pas sanctionner pour "oubli d'affaires" même scolaires et d'avoir un double jeu de livres scolaires à la maison pour pouvoir faire un minimum de choses quand même.

ça s'améliore avec le temps, mais c'est long à mettre en place les routines pour éviter les oublis.

L'automatisme premier que j'ai essayé d'inculquer a été :

"je verifie que j'ai mes habits pour sortir dehors et mon cartable avant de sortir" que ce soit sortir de la maison ou sortir de l'école.

Cela a impliqué pendant un certain temps qu'il vienne en course le week-end avec son cartable...

Mais maintenant il n'oublie plus.

Côté scolaire, depuis cet été, L. va chez une "petite mamie" adorable ( qui n'est autre qu'une ancienne instit de son père !). Il travaille maths et grammaire/orthographe avec elle. Il se sent bien avec elle (au point de bouder quand il ne peut pas y aller)car je crois qu'il voit dans ces séances un échappatoire à un éventuel travail avec moi- il sait que cela me pèse, et il sait aussi que je ne lui passe rien- ,et cette dame est un trésor de patience et de douceur!

Me reste donc le travail pour moi à restituer les cours, puis le rôle de répétiteur.Et bien sûr la vie quotidienne avec les cahiers et les cartables oubliés (aujourd'hui, c'est le tour du sac de sports...)

Dref, votre idée concernant la gestion mentale fait son chemin. Je me suis aperçue qu'il y a une formatrice à 10 min de chez nous, je prends contact avec elle dans la journée. Je pense que cela pourrait lui faire du bien pour la mémorisation, la concentration,et surtout l'organisation de son travail.J'espère juste que ce sera dans nos moyens 🙁

Claude,

Mon fils n'a pris le ramassage scolaire que 3 fois, et il est allé 2 fois récupérer son blouson chez le transporteur (oufff, le dépôt est en bas du village...) 😉

Message édité par : marie-cecile / 28-01-2010 10:04

Pour le fils de Marie-Cécile, ne pourrait-il pas donner le fameux stylo magique avec clé USB à celui (ou celle) de la classe qui prend les meilleures notes? Le fils de Claude l'a utilisé me semble-t-il? Où en est cette utilisation? Est-ce bien accepté en classe??Merci d'avance à Claude pour ses nouvelles. Amicalement Curidys 🙂 🙂 Je remonte mon message pour voir ce qu'en pense Marie-Cécile? Amicalement Curidys 🙂 🙂

Message édité par : curidys / 28-01-2010 11:07

Pardon Curidys, j'ai bien lu, mais j'étais toute à mes réflexions sur ce stylo 😉 , à savoir que :

- cela me gêne énormément (et gênerait mon fils aussi, je pense) de confier ce type de stylo à un de ses camarades : et s'il se casse ? et s'il "n'écrit pas bien" ? Une seule couleur aussi, pas terrible peut-être pour le camarde qui garderait ses cours ainsi écrit...

- L."garde la face" vis-à-vis de ses camarades; seuls ses 3 copains les plus proches (on a de la chance, ce sont des élèves qui ont des cahiers soignés 😉 ) savent réellement la qté de travail qu'il doit fournir. Non pas que ce soit un sujet tabou ( par ex.l'autre jour, le prof de latin a cloué le bec en évoquant sa dyslexie à 1 "camarade" qui se gaussait de sa lecture à haute voix) mais mon fils veut, dans la mesure du possible, prouver qu'il peut y arriver tout seul. Mais, éventuellement, ce stylo pourrait être utilisé par mon fils lui-même pour que je retranscrive ensuite, en allant à la pêche éventuellement sur les cahiers des copains.

- problème aussi par rapport à la valeur du fameux stylo : mon fils perd tout. Bon là, j'ose espérer qu'il serait vigilant. Mais reste aussi le vol et le vandalisme => 2 fois le problème dans sa classe depuis le début de l'année.

Effectivement, ce sont des points de réflexion très valables. Il est important de voir le pour et le contre. Ce qui marche bien pour l'un ne va pas nécessairement pour l'autre... Je pense que, dans certains cas, cela pourrait être une bonne solution. On verra... amicalement Curidys 🙂

Nous avons finalement pris RDV chez une formatrice en gestion mentale,RDV dans 10 jours. Je ne manquerai pas de vous donner mes impressions.

je découvre le cite ce jour et peut être, surement même le découragement a du passer.

Je suis dyslexique et mère d'un fils dyslexique. le deuxième a son bilan ortho vendredi....

oui

ca vaut le coup de passer du temps a valoriser votre enfant sur les choses qu'il sait. et tant pis s'il n'a pas le même rythme que d'autre. vous lui donnerait la confiance en lui

le plaisir de découvrir. les dyslexiques savent être créatifs pour leurs apprentissages...aidez le à trouver sa créativité. ca vaut vraiment le coup.

ma vie adulte quotidienne de dyslexique est très correcte, certes je fais des fautes d'orthographe toujours, et les correcteurs automatiques ca sert à quoi?

dans mon quotidien, ca m'apporte plus que ce m'handicape je pense, j'ai pu developper un sens créatif et une manière de voir les autres positive!!!

C'est dur effectivement de rester motivé quand on regarde les faibles progrès de nos enfants. C'est dur de faire comprendre la dyslexie même aux proches qui parfois considèrent ça comme passager et non comme irréversible.C'est dur de comprendre pourquoi des choses si simples sont si difficiles à acquérir pour une enfant dyslexique. C'est dur d'être au meilleure de sa forme tous les soirs pour les devoirs. C'est dur de garder son calme et de ne pas faire ressentir de tension à son enfant. C'est dur de ne pas mélanger le rôle de maman avec celui d'instit. C'est tout simplement dur d'accèpter la différence, et de se projeter dans l'avenir. Mais tous les efforts payent un jour. Mon fils commence à ouvrir seul et pour son propre plaisir des livres (certes des livres pour enfants dyslexiques) mais peu importe. Les séances d'orthophonie se sont espacées plus qu'une fois tous les 15 jours (pour l'instant) à la moindre régression c'est reparti pour toute les semaines. On cherche toujours les meilleurs méthodes pour apprendre. Hier je lui ai fabriqué des petites fiches avec les informations principales à retenir pour son contrôle de géographie. Si il arrive à les retenir correctement nous évoqueront le reste de la leçon mais sans chercher à l'apprendre. Nous le lirons et nous en discuterons. Il faut toujours chercher à faire le tri, chercher l'essentiel et dans un premier temps se concentrer là dessus. Tans pis pour le reste. Il vaut mieux connaitre bien une partie de la leçon plutôt que de chercher à tout faire rentrer dans ces petites têtes alors que l'on sait que trop d'informations à la fois se mélangent se bousculent et disparaissent. Depuis le CP nous travaillons comme des acharnés presque tous les jours. Mais il faut pas oublier de faire autre chose que les leçons avec cet enfant, il faut pas oublié de se reposer c'est important pour lui comme pour nous. Il faut pas perdre courrage. Et il faut pas se laisser convaincre par les instits que nos enfants sont désespérants ou désespérer. Nous connaissons tous des gens médiocres sur le plan scolaire qui font de belle carrière. Alors STOP. Courrage et laissons leur une chance a ses enfants tellement courrageux pour affronter le regard et le jugement des autres et le travail si important qu'on leur demande.