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Bilan psy, angoisse et dyslexie  

Babelouech
(@Babelouech)
Nouveau membre

Bonjour à tous,

mon fils de 8 ans et demi est suivi depuis deux ans chez un orthophoniste.

c'est son enseignante qui nous a alerté sur plusieurs soucis qu'elle a détecté chez lui, et nous a incité à nous pencher sur la question.

Il a des difficultés pour lire (inversions, lenteur, amalgames...) mais une très bonne compréhension verbale. Des soucis pour écrire (inversions de lettres, forte variabilité de la manière d'orthographier un même mot, grande lenteur d’exécution...) et tout un tas d'autres symptômes : difficultés à suivre des consignes pour des exercices, défaut de l'attention, incapacité à lire l'heure...

Pour avoir un diagnostic fiable sur lequel pouvoir baser une stratégie éducative, on a fait un bilan psy. Pour la première fois nous parlons réellement de dyslexie à notre enfant qui angoisse pas mal du coup (est ce que c'est une maladie grave?). C'est un enfant anxieux c'est certain.

Résultat de la part de la psy : il n'est pas dyslexique, il est juste angoissé. Pourquoi : score verbal trop élevé. Il faut arrêter l'orthophoniste ça ne sert à rien et il doit faire une psychothérapie. Cela viendrait en fait de l'école.

Petites précisions : c'est un enfant qui adore aller à l'école, qui n'est JAMAIS rentré de l'école ne serait-ce que contrarié, qui prend des risques à l'oral et qui participe beaucoup, et qui a des difficultés qui persistent en dehors du contexte scolaire. Et la psy ne l'a même pas fait écrire. Et oui il est anxieux : qui ne le serait pas à voir ses camarades réussir là où lui n'y arrive pas?

Questions:

l'angoisse peut elle simuler les symptômes de dyslexie?

est ce qu'un bon score aux tests verbaux écarte une dyslexie?

La psy a t elle le dernier mot?

et on fait comment et quoi maintenant?

merci de vos conseils et avis, nous sommes un peu déboussolés moi et mon compagnon, et comme vous l'aurez compris on a du mal à croire à ce diagnostic!

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Topic starter Posté : 15/09/2014 11:52
gene
 gene
(@gene)
Membre célèbre

Vous avez vue une psy en libéral ou au CMP? Certains psy pensent que la dys est psychologique, ils sont présent le plus souvent dans les CMP et également en médecine scolaire.

La psy a dû vous donner un bilan écrit et chiffré des tests passés, avec un plus ses préconisations et sont diagnostique, si ce n'est pas le cas, demandez le et méfiez vous.

Seul un neuro ou un médecin formé peut poser le diagnostique, avez vous vue une psy ou une neuro psy?

La proportion d'enfant précoce est plus importante chez les dyslexique que dans le reste de la population.

GENE

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Posté : 15/09/2014 1:37
Lolo78
(@lolo78)
Membre noble

Bonjour,

Anxiété,angoisse,,,,nous l'avons entendu en primaire et c'est encore le cas au college,,,

Le psy scolaire de la primaire(il avait 8 ans)avait fait le WISk IV ,résulta:compréhension verbal et raisonnement perceptif très haut,,,mais vitesse de traitement et mémoire de travail très bas.conclusion du psy.enfant très anxieux,ne supportant pas la contrainte,s'oppose au règle,cherchant a exister au regard des autres ,anxiété de performance.mais pour ce psy il n'était pas question de dys,mais plutôt d'un problème psychoaffectif.

Et nous propose qu'il face une thérapie de groupe.(que nous n'avons pas fait,car mon fils ne voulait pas)

Que dit l'orthophoniste?il serait bien d'avoir l'avis d'un neuro.

Bon courage.

Maman de 2 garçons,14ans et 11 ans dont le plus jeune dyslexique dysorhtographique TDA

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Posté : 15/09/2014 2:45
Babelouech
(@Babelouech)
Nouveau membre

c'est une psy libérale,

qui ne veut pas nous donner de compte rendu écrit "car cela enfermerait l'enfant dans une idée figée".

seule option : commencer une psychothérapie avec elle.

Elle ne veut pas nous donner de chiffres (c'est pratique).

Je trouve cela très gros et vraiment suspect comme méthode! J'ai un peu l'impression d'avoir jeté 300E par les fenêtres.

Et que mon enfant pense que c'est parce qu'il a un problème psy qu'il n'y arrive pas, ça pour le coup c'est l'angoisse!

L'orthophoniste pense qu'il est dyslexique, son enseignante pense que cela relève de ce type de problématique ainsi qu'une amie psychomotricienne qui l'a évaluée de manière informelle.

Moi je pense que c'est quelque chose de "mécanique", car cela s'exprime indifféremment du contexte et de manière systématique. Bien qu'il ai été très anxieux cet été, c'est vrai, mais sa problématique s'exprime déjà depuis la maternelle (utilisation du stylo comme un gaucher, difficulté à écrire son prénom, inversions, logique spécifique, difficulté à appréhender l'espace...). Et je pense que l'angoisse est une conséquence, pas la cause du problème!

je me sens un peu baladée!

...

Un neuro psychologue? sont ils tous apte à détecter la dyslexie?

très concrètement, c'est qui, quel spécialiste qui peut affirmer (ou infirmer) "votre enfant est dyslexique"

et est-ce nécessaire pour mettre en place un PAI à l'école?

Je croyais que ce serait simple...

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Topic starter Posté : 15/09/2014 4:18
gene
 gene
(@gene)
Membre célèbre

Renseignez vous sur votre secteur, ortho, autres parents, psychomotricienne pour connaitre les neuro psy ou les médecin formés aux troubles des apprentissages.

Le diag est important pour mettre en place un minimum d'aménagement et surtout après pour le collège. Le diagnostique ne se pose plus après 14 ans, alors il faut être près pour le collège et le lycée. Les difficultés ont plus tendances à s'accumuler qu'à se dissiper.

Le PAI permettra de soulager votre enfant dans les tâches où il est en échec jusqu'à ce qu'il puisse les faire seul ou avec une aide matériel (ordi ou autre). Cette décharge cognitive fera diminuer le stress et l'angoisse et favorisera les apprentissages. En général on conseille de limiter la copie des cours, favoriser les interrogations à l'oral, une notation du diminution du nombre de faute en dictée, la non prise en compte de l'orthographe dans les matières autres que les dictées etc...

GENE

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Posté : 15/09/2014 5:07
melu
 melu
(@melu)
Membre estimable

Mon fils a été diagnostiqué dyslexique et dysorthographique après plusieurs bilans. Son QI verbal est dans la zone de précocité. En fin de maternel on a du faire des examens appropriés car il avait une instabilité urinaire importante et des violentes douleurs la nuit qui le reveillait, des cauchemards importants, bref des nuits compliqués. C'est un garçon qui reste trés sensible.

Après le diagnostique de dyslexie on a enfin conclu qu'il faisait des sistites nerveuses, associé à des apnées du sommeil.

On a diagnostiqué une double problématique précocité associé à une dyslexie. Un enfant qui peut donner le change sans problème.

Au delà de l'apnée du sommeil on a conclue que c'était un enfant qui avait une conscience pointu de ses difficultés, et sans doute des angoisses liées à une prise de conscience précoce et précise de ses difficultés. Depuis tout petit il me dit, les autres ils y arrivent et moi j'y arrive pas (parole, puis lecture, écriture).

Un neuro-psy qui refuse de vous donner des bilans chiffrés, ne me dit rien de bon. UN QI verbal élevé est courant chez les dys. C'est souvent l'arbre qui cache la forêt.

Trouvez un autre neuro-psy qui accepterait de vous écouter et eventuellement de demander les résultats à sa collegue pour les interpréter, ou prenez rendez vous dans un centre référent du langage pour un bilan complet.

Mais le tableau que vous décrivez éxiste avec les dys.

J'oubliai depuis le diagnostique on a fait un bon énorme au niveau des angoisses. La psy à super bien expliqué les chose en insistant sur tous ces potentiels qu'il allait pouvoir utiliser pour compenser ses difficultés, et qu'un beau parcours pouvait s'offrir à lui si il s'accrochait. Il y a la dys, mais aussi ces bonnes capacités. Dites lui qu'on est pas que dys...

Et moi aussi il adort l'école et apprendre. Ne vous arrétéz ps sur cette perception, sans aucune analyse chiffrée, commentée et argumentée.

J'oubliais à mon avis aucun neuro-pédiatre qualifié en dys ne vous donnera un bilan officiel sans un wisq chiffré et analysé. Voyez si vous en avez un qualifié ppour ces diag dans votre coin.

melu

Message édité par : melu / 15-09-2014 22:23

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Posté : 16/09/2014 12:20
Lau76
(@Lau76)
Membre actif

Bonjour

Effectivement, la psy qui fait soit disant un bilan DYS et qui "ne l'a même pas fait écrire", qui ne veut pas communiquer sur son bilan, ni donner de chiffres ou le moindre écrit me semble hautement suspecte.

Mon conseil: recommencez le parcours en commençant par le début: allez voir votre médecin généraliste et demandez-lui une ordonnance pour un bilan dyslexie - dysorthographie etc... allez faire votre bilan chez un orthophoniste (le bilan devrait être remboursé, du coup).

Pour répondre à l'ordonnance du médecin, l'orthophoniste sera bien obligé de faire faire des tests officiels à votre enfant et de remettre un rapport au médecin prescripteur (copie pour vous) avec des chiffres et autres conclusions. Faites-vous expliquer le bilan produit: à quoi correspondent les chiffres ? (écarts de +/-2), les tests ? etc...

Les enfants dys sont souvent angoissés, mais votre garçon sera content (au fond) qu'on pose un vrai diagnostic sur ses problèmes et difficultés en lecture et écriture.

Dès que vous saurez tous les deux sur quel pied danser, ce sera plus facile d’entamer des démarches pour compenser, pour bénéficier d'aménagements, et pour trouver quel professionnel (neuro-psy, psychothérapeute, pédopsy, centre médico-psycho-pédagogique, orthophoniste, etc...) est le plus compétent pour aider votre enfant à surmonter ses difficultés.

Bon courage

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Posté : 16/09/2014 2:32
Lolo78
(@lolo78)
Membre noble

Voici un article très intéressant,sur les préjugés du rôle du psy scolaire ou libéral.

Bonne lecture. :b

Sources:les tribulations d'un petit zèbre.

Voici donc quelques précisions à connaître avant d'accepter trop rapidement (& au risque de s'en mordre parfois les doigts ) de faire évaluer son enfant par un psychologue scolaire. Subsiste dans l'esprit de bon nombre de parents un flou artistique à propos des ces psychologues de l'Education Nationale, anciennement enseignants

° Un psychologue scolaire a-t-il la même formation qu'un psychologue libéral ?

Non. Les psychologues scolaires n'ont en effet pas la même formation que les psychologues classiques (qu'ils soient ou non cliniciens). Ils sont exclusivement recrutés parmi les personnels d’enseignement du premier degré, & sont donc d'anciens enseignants du primaire (n'ayant pas nécessairement fait 5 années d'études en psychologie, comme tous les autres psychologues).

Ils restent statutairement liés à leur corps d’origine, c’est pourquoi ils dépendent d’un Inspecteur de l’Éducation nationale comme les "simples" professeurs des écoles, dont ils font toujours partie. La psychologie scolaire est considérée comme une spécialisation de la fonction enseignante.

° Un psychologue scolaire est-il tenu au secret professionnel par le Code Pénal ?

Non, contrairement aux médecins, avocats, assistants sociaux, etc. il n'existe aucune loi imposant un secret professionnel qui serait spécifique du psychologue. Dans le cas de psychologues non-fonctionnaires, un principe de protection est également assuré par l’article 9 du Code Civil selon lequel "chacun a droit au respect de sa vie privée".

Un psychologue ayant un statut de fonctionnaire (d’état, territorial ou hospitalier), comme c'est le cas pour les psy scolaires, est tenu au secret professionnel prévu à l’article 26 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits & obligations des fonctionnaires (de TOUS les fonctionnaires). Les psychologues scolaires sont ainsi tenus au secret professionnel en leur qualité de fonctionnaires (& non en leur qualité de psychologues) !

Pour revenir au Code Pénal : son article 226-1 punit "d'un an d'emprisonnement & de 45 000€uros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui […]". Mais cette règle générale est applicable à tout individu, & rien dans le Code Pénal n'est spécifiquement prévu pour les psychologues, quels qu'ils soient.

° La loi impose aux psychologues le respect d'un Code de Déontologie !

C'est faux. Les Codes de Déontologie (il peut en exister différents) n'ont aucune valeur légale. Chacun reste libre, sous réserve qu’il respecte la loi commune, de faire ce qu’il veut de ces codes.

Par exemple, un Code de Déontologie signé le 22 mars 1996 par l'AEPU (Association des Enseignants de Psychologie des Universités), l'ANOP (Association Nationale des Organisations de Psychologues) & la SFP (Société Française de Psychologie) puis adopté par 28 organisations de psychologues, révisé en février 2012, se dit représenter un moment particulièrement fort de la structuration identitaire de la profession en France. Mais rien ne peut contraire des associations de psy à être signataires de ce Code, ni même tout psychologue à y adhérer & le respecter.

° Le psychologue scolaire est-il obligé de conserver une trace écrite d'un examen clinique &/ou psychométrique d'un élève ?

Oui, la circulaire n° 90-083 du 10 avril 1990 relative aux missions des psychologues scolaires prévoit que les examens cliniques & psychométriques "donnent lieu à la rédaction d’un document écrit". Mais s'il lui est imposé de rédiger un écrit, rien ne contraint ou ne stipule quel type de document. Libre au psychologue de lui donner la forme qu'il choisira... & c'est ça qui importe finalement & qu'il est très important de comprendre !

S'il est consciencieux, le psychologue scolaire prendra le temps de dresser un compte-rendu écrit détaillé. S'il ne l'est pas (ou s'il s'en lave un peu les mains, estime qu'il manque de temps, ou encore qu'il ne sait pas réellement quoi y mettre), il fera comme bon lui semble & sera en droit de le faire !

Absolument rien ne vient contredire cette totale liberté de présentation d'écrit...

° Le psychologue scolaire a-t-il une forme imposée de compte-rendu, un nombre de page obligatoire ?

Non, comme expliqué ci-dessus, il peut choisir la forme à donner à ce document écrit. Toujours selon la circulaire n° 90-083 du 10 avril 1990 portant sur les missions des psychologues scolaires, il est totalement libre du "choix de ses outils & de ses démarches, compte tenu des règles en usage dans l'exercice de sa profession". La loi ne se prononce d'ailleurs pas non plus sur la validité scientifique des outils que le psychologue peut ou non choisir d'utiliser.

En clair, un psychologue scolaire fait comme bon lui semble. Le document écrit peut être très détaillé, précis, chiffré, comme il peut parfaitement être le plus sommaire possible. Personne ne pourra alors exiger de lui telle ou telle présentation du document écrit.

° Que permet la loi relative à la protection des données, notamment lorsqu'il est question de mineurs ?

La loi n° 78-17 du 06 janvier 1978 relative aux fichiers & aux libertés dispose que les parents (ou les tuteurs légaux s'il y a lieu) puissent exercer un droit d’accès & de rectification concernant le dossier psychologique de l’enfant, comme pour TOUTES les données relatives au mineur dont ils sont responsables. Mais cette loi n'oblige en rien le psychologue scolaire à établir un compte-rendu (chiffré, détaillé, faisant apparaître des conclusions quelconques).

L'accès aux données n'équivaut pas à l'accès à un compte-rendu écrit exigible du psy scolaire ! Il faut impérativement distinguer l'accès & la protection des données personnelles (garantis par cette loi) de l'obligation de rédaction d'un compte-rendu, qui elle, n'est pas du tout prévue par la loi & ne dépend que du bon-vouloir du psychologue.

° Qu'est-ce qui est garanti par la loi alors ?

C'est l'accès aux données & la rectification qui est permise. Aussi, si le compte-rendu espéré n'existe pas physiquement, rien ne peut légalement contraindre le psychologue scolaire à en rédiger un selon une modèle qui lui serait imposé. Les parents (pas plus qu'un Inspecteur d'Académie ou un enseignant) ne pourront pas exiger du psychologue scolaire qu'il dresse un document selon leur volonté.

° Le psychologue scolaire peut-il être contraint à communiquer un bilan écrit détaillé &/ou des chiffres de passation d'un test de QI ?

Non, encore une fois. La circulaire n° 90-083 prévoit que "lorsque les informations contenues dans ce document ou certaines seulement d’entre elles doivent être communiquées, le psychologue scolaire veille à ce que cette communication soit adaptée à son destinataire".

Si par contre ce document de compte-rendu existe & que le psychologue estime ne pas devoir (pour une raison ou pour une autre, dont il reste seul juge) le faire connaître dans son intégralité, il peut tout à fait ajuster le contenu des infos transmises en fonction de la personne lui en fait la demande.

Il ne faut pas confondre ce que le Code Pénal prévoit par son article 441-4 & qui affirme que celui qui présenterait une version arrangée du compte-rendu d’un examen psychologique s'expose à des peines pouvant aller jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle & 225000 euros d'amende & la liberté de communication du psychologue. Comme évoqué juste au dessus en début de réponse, la circulaire n° 90-083 permet au psychologue d'être libre de ne
pas divulguer tous les éléments. Cela ne lui permet pas de biaiser un compte-rendu (ce qui tomberait alors sous le coup de l'article 441-4 du Code Pénal !), mais cela lui confère par contre le droit de ne porter à la connaissance de son interlocuteur qu'une partie des éléments de l'examen psychologue, afin d'adapter la transmission de ces informations.

° Un psychologue scolaire est-il habilité à procéder à la passation de test de QI & à déterminer si un enfant est ou non à haut potentiel intellectuel ?

La loi ne prévoit strictement rien quant aux pratiques du psychologue, que ce soit pour des examens cliniques, psychométriques, des entretiens, etc. Aucun diplôme n’est exigé ; un orthophoniste ou un enseignant peut sans problème s'amuser à faire passer un Wisc à un enfant. Tout le monde pourrait en fait faire passer un test de QI ou un test de personnalité (Rorschach, etc.), & même se faire payer pour cela, dès lors qu'il n'y a pas usurpation du titre de psychologue. Car c'est seulement cela que sanctionne la loi française (article 433-17 du Code Pénal relatif à "l’usage, sans droit, d’un titre attaché à une profession réglementée par l’autorité publique") : l'usurpation du titre !

Il n'y a donc rien qui différencie légalement parlant quelqu'un en mesure de procéder à la passation d'un test d'efficience intellectuelle de quelqu'un n'étant pas capable de le faire. Un psychologue scolaire est parfaitement en droit de s'y atteler, comme tout autre psychologue du reste.

Par contre, outre l'aspect purement légal, il y a un aspect "compétences & connaissances nécessaires" extrêmement important, à prendre en considération Dans le privé les psy spécialistes en matière de surdouement ne sont déjà pas légion... alors dites-vous bien qu'un psychologue scolaire est encore plus rarement compétent sur ces questions délicates.

Personnellement, je déconseille toujours vivement de passer par un psychologue scolaire en cas de suspicion de douance. Car s'il existe sans aucun doute des psy scolaires capables de bien analyser un Wppsi ou un Wisc, la plupart du temps les retours des familles sont catastrophique ! D'autant qu'une fois que le test est passé, s'il a mal été analysé l'enfant ne pourra pas le repasser avant 2 ans. Il n'est en outre pas rare de voir des psychologues scolaires procéder à la passation de tests obsolètes ds leur version (Wisc III au lieu de Wisc IV par exemple, car les versions les plus récentes sont très cher à acheter & certains psy scolaires n'en font pas l'investissement), ce qui n'a alors aucune valeur en terme de psychométrie.

° Les parents peuvent-ils exiger un compte-rendu écrit complet de plusieurs pages ou faisant clairement état de la précocité intellectuelle en cas de bilan psychométrique passé avec le psychologue scolaire ?

Pour pourvoir réclamer un compte-rendu &/ou des explications, il faut que ce document existe ! Or, le psychologue peut, tout à fait légalement, se borner à établir un document écrit de 2 lignes. Il peut aussi choisir de donner un compte-rendu aux parents, de faire état de données chiffrées, analysées, mais sachez que rien ne l'y oblige aux yeux de la loi. Il ne s'agit ds ce cas que d'un geste de sa part (un geste intelligent, certes, mais un geste tt à fait facultatif & soumis à sa seule volonté).

° Consulter un psychologue libéral est-il une garantie d'avoir à faire à quelqu'un de sérieux & d'obtenir un bilan complet stipulant clairement la précocité intellectuelle de l'enfant ?

Malheureusement non, il existe aussi des psy libéraux qui bâclent leur travail, ne donnent qu'un compte-rendu ultra épuré de quelques lignes, ne rendent aucune analyse ou se refusent à communiquer les chiffres (ou d'autres encore qui ne transmettent alors que des chiffres, sans plus d'explications...). Parmi les psychologues, comme dans tout domaine, on trouve des professionnels fiables, & d'autres nettement moins sérieux.

D'où l'importance de bien se renseigner au préalable, ce que l'on ne peut pas faire dès lors que l'enfant est pris en charge par un psychologue scolaire. C'est pourquoi je déconseille de passer par lui pour quelque chose d'aussi important & spécialisé qu'un bilan psychométrique.

° Un bilan effectué auprès d'un psychologue scolaire est-il payant ?

Non, il est gratuit. C'est aussi (malheureusement) un élément essentiel à prendre en compte dans les conflits qui opposent souvent les familles aux psychologues scolaires.

Non pas qu'un psychologue libéral soit soumis à de plus strictes obligations (les libertés & les contraintes sont en réalité les mêmes) ou que le fait de payer 200 ou 300€uros autorise la famille à imposer quoi que ce soit au professionnel. On n'achète pas un test mettant en évidence un haut quotient intellectuel, soyons bien clairs sur ce point

Mais le choix d'un psychologue privé libéral & sa consultation en vue d'un bilan psychométrique se font généralement après demandes de renseignements téléphoniques. Il est donc possible de bien exposer ses attentes (compte-rendu complet, chiffré, etc.) & dans le cas où le psy privé ne corresponde pas à ce que l'on estime être en droit d'obtenir, il suffit de se tourner vers un confrère plus sérieux. Or, ce "choix" n'est pas possible en matière de psychologue scolaire.

° Un psychologue scolaire peut-il choisir de ne transmettre que certains éléments aux familles des élèves vus lors d'entretiens &/ou examens ?

Oui, il le peut comme je l'ai développé plus haut, mais par contre il ne peut pas biaiser un compte-rendu (le truquer, le rendre mensonger). Le psychologue (scolaire ou libéral) n'est pas tenu de révéler aux parents qui en feraient la demande la totalité des informations qu’il a collectées lors des entretiens avec un enfant. De même qu'un Inspecteur de l'Education Nationale n'a pas accès au dossier psychologique intégral de l'élève, les parents ne peuvent exiger la transmission de l'intégralité des éléments recueillis par le psychologue scolaire qui bénéficie d'une liberté garantie par la phrase "le psychologue scolaire veille à ce que cette communication soit adaptée à son destinataire" (circulaire n° 90-083).

° Peut-on s'opposer au refus de la part du psychologue scolaire de transmettre l'intégralité des éléments sur notre enfant ?

Non, il n'y a aucun recours possible dès lors que la circulaire affirme que c'est au psychologue scolaire de veiller à ce que la communication des pièces soit adaptée à son destinataire. Autant dire qu'il fera ce qu'il voudra & estimera (avec plus ou moins de bonne volonté) juste ! Il y a bien peu de chances pour qu'il juge de lui-même qu'il n'a pas correctement effectué son boulot n'est-ce pas, or il est celui qui doit y veiller...

Si la loi permet l'accès aux données & leur rectifications, elle trouve ses limites dans la liberté accordée aux psychologues dans le choix du type d'informations à transmettre aux différents interlocuteurs qui s'adresseront à lui. A noter que l'Inspecteur de l'Education Nationale lui-même ne peut rien imposer au psychologue scolaire (ni forme d'écrit, ni outil d'évaluation).

° Un enfant peut-il s'entretenir avec le psychologue scolaire sans l'accord des parents ou des tuteurs légaux ?

Oui ! Un entretien est parfaitement permis (dès lors qu’il ne s’agit que d’un entretien, sans constitution de dossier !) sans en avertir les parents. De même qu'un chef d’établissement peut tout à fait recevoir un élève sans consentement préalable des parents.

° Peut-il être examiné cliniquement &/ou psychologiquement toujours sans accord des responsables légaux ?

Non, tout examen doit faire l'objet d'un accord des parents. Cette obligation, rappelée dans la circulaire n° 90-083, résulte de l’article 6 de la loi du 06 ja
nvier 1978 sur les traitements de données à caractère personnel.

La circulaire ordonne que "les examens individuels ne peuvent être entrepris sans l'autorisation des familles".

° Les parents ou responsables légaux peuvent-ils refuser un examen qui serait réalisé par le psychologue scolaire ?

Bien sûr que oui !!!

° Lorsque des parents refusent l’examen clinique ou psychologique de leur enfant par un psychologue scolaire, ce dernier peut-il malgré ce refus monter un dossier à partir de simples observations réalisées en classe ?

Non. Un dossier constitué à partir d’observations faites de l'élève dans sa classe est un traitement de données à caractère personnel auquel s’appliquent toutes les règles prévues par la loi du 06 janvier 1978. Il s'agit donc d'un acte soumis à l'accord préalable des parents ou tuteurs légaux de l'enfant.

° Il est interdit au psychologue scolaire d’engager une évaluation ou un examen impliquant des enfants avec lesquels il aurait un lien.

C'est faux, cette interdiction n’existe que dans l’imaginaire collectif ! Même si ce peut être moralement contestable, rien dans la loi ne vient consacrer cette interdiction présumée. On peut très bien imaginer qu'un psychologue (scolaire ou autre) reçoive en entretien ou en examen individuel son neveu ou sa fille par exemple,

Message édité par : Lolo78 / 16-09-2014 15:32

Maman de 2 garçons,14ans et 11 ans dont le plus jeune dyslexique dysorhtographique TDA

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Posté : 16/09/2014 5:31
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