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Faurum
Bonjour,
J’ai 37 ans et je m’intéresse aux témoignages d’adultes dysphasiques car cela me permets de mieux comprendre ce mal mystérieux qui m'habites depuis ma plus tendre enfance.
Je n'ai pas de talent d’écriture et les mots me viennent assez difficilement ne serait-ce que pour écrire un SMS que je dois relire un bon nombre de fois pour ne pas laisser trop de fautes.
Je vais tenter de faire du mieux que je peu de faire un récit de mon histoire à peu prés structuré.
J’ai toujours pensé que mon parcours était assez atypique, d'abord en total échec scolaire au primaire puis au collège, si j'avais pu redoubler toute les classes je pense que je l'aurais fait.
Très tôt je trouvais qu'en classe je ne comprenais pas comme tous les camarades de classe, un simple énoncé d'un exercice de français, histoire-géo ou de mathématique me donnait une sensation de vide tant la compréhension orale était embrouillée.
Sans cesse je me répétais que je n'étais pas assez concentré mais quoique je fasse j'étais tout le temps le dernier de classe, à tel point que je finissais à ne plus vouloir ouvrir mon cartable une fois chez moi. Mes parents illettrés ne se sont pas inquiétés et je coulais des jours heureux malgré tout.
De nature pas très expressive je n’ai jamais vraiment eu d’ami et cela ne me gênais pas car j’étais assez entouré par mes frères et sœurs et leurs amis. C’est au moment de l’adolescence que ma vie a prie une autre tournure, en 5eme (1987-1988) j’étais nul a l’école (4-5 de moyenne) et certaines personnes de la classe que j’estimais aussi mauvaise que moi ont été pris en 4eme technologique ou tertiaire pour pouvoir ensuite aller faire un BEP quant à moi je fus très vite orienté en classe de CPPN par le conseil de classe pour y suivre un enseignement par apprentissage. J’avais eu de si mauvais écho (élève en grande difficulté, violence, …) que j’ai refusé et j’ai demandé un ultime redoublement par le biais d’un courrier adressé par ma sœur au collège. Le chef d’établissement m’a accordé une dernière chance et je l’ai saisi.
A la rentrée scolaire j’étais le redoublant le plus âgé de la classe avec 3 ans de retard je me sentais bien seul. La charge de travail était considérable je devais tout revoir ou découvrir par commencer par les tables de multiplications, la lecture de livre, l’organisation des devoirs et je m’y suis employé. En math pour commencer car c’étais la seul matière qui continuais à occuper mon esprit une fois le cahier refermé. Je me suis mis à travailler en français (rédactions, grammaire) mais impossible d’avoir autre chose que 0 en orthographe pour ça il n’y avait rien faire tout comme en anglais et en espagnol que j’étudiais par cœur pourtant. J’ai réussis à obtenir la moyenne générale. Mais je n’étais pas très fier car à l’âge ou la pluparts des ados de mon âges pensent a se rebeller ou draguer les filles je pensais qu’a une chose c’est de ne pas sombrer dans l’ignorance c’est un peu comme la chanson de Goldman «Envole-moi ». Alors tant pis pour les vacances et les filles j’ai quand même continué le foot (rare moment de plaisir avec les « copains » du quartier) j’avais un bon niveau mais j’étais d’une inefficacité incroyable.
J’ai pris gout aux études en math et en physique non pas grâce au professeur quoique certains m’ont paru très intéressant, mais surtout par peur du lendemain et ce gout m’a amener à être parmi les premiers de la classe sinon le premier dans les matières scientifiques et ce jusqu’en classe préparatoire (Math sup) ou le choc a été violent car j’avais atteins les limites de la stratégie que j’avais mis en place pour compenser ce manque de compréhension de l’information orale. En effet comme je ne comprenais RIEN en classe, j’écrivais tout et une fois arrivé chez moi je réécrivais tout mais en régulant l’apprentissage des connaissances à MON rythme et sans pression. Je me privais de télé, de sommeil parfois, je supportais mal de ne pas comprendre les notes que je prenais en classe, alors j’étais devenu perfectionniste tout en sachant que quoique que je fasse en classe j’étais comme un sous marin noyé dans la classe je naviguais à vue (avec un empan très réduit) je redoutais comme un mauvais élève le fais de passer au tableau car à ce moment la toute mes faiblesses explosées au visage de toute une classe.
J’ai terminé mes 5 ans d’études en génie mathématique et informatique de façon très correctes et pu trouver un travail en tant qu’ingénieur en informatique. Durant 11 années dans la même entreprise, J’ai appris à dissimuler mon handicap en ne participant que très rarement aux conversations j’ai appris à travailler en privilégiant les mails plutôt que les réunions orales, durant toutes ces années j’ai évité les pauses café prétextant que je n’avais pas le temps pour ça alors que c’était tout simplement du a un malaise, je n’arrivais pas à prendre part à une conversion en somme je n’avais pas le même délire. Une simple discussion me demander un effort considérable alors avec des collègues de travail n’en parlons pas… Heureusement pour moi j’étais toujours partant pour n’importe quelles activités sportives individuelles ou collectives et ca me suffisait.
Aujourd’hui j’ai décidé de passer un cap dans ma carrière professionnelle : devenir professeur de mathématique. Un sacré challenge quand on pense aux prédispositions orales et relationnelles qu’il faut avoir, mais j’en fais mon défi personnel parce que j’aime le contact avec les jeunes et la discipline. Je me suis inscris en master d’enseignement, et c’est suite à des cours de psychologie de l’élève et après avoir écumé quelques ouvrages et discuter avec mes professeur que j’ai découvert que je suis probablement atteint de dysphasie réceptive et expressive. J’en connais pas le degré de sévérité je n’ai pas besoin de le savoir ni d’en établir un diagnostique qui me servirait pas à grand chose.
Je pense que la dysphasie et un handicap dans notre société car elle entraine un repli sur soi qui parfois peu engendré une baisse de QI. Sans structure, sans dispositif et sans accompagnement un enfant dysphasique a peu de perspective d’évolution dans une société aussi individualiste que la notre. Des mesures sont prises en haut lieu pour étiqueté tout les dys (dyslexique, dysorthographique, dyscalculie ou dysphasique) mais je doute que ce soit une si bonne chose et en voulant a tout prix les assisté ils en deviennent prisonnier. Je parle en connaissance de cause car mon fils de 4 ans présente les mêmes symptômes que moi : son instituteur pense qu’il n’écoute pas les consignes, qu’ il est hypersensible. Lorsque l’institutrice lui crie dessus cela le bloque, pour le graphisme c'est très difficile alors qu’a la maison il a un vocabulaire très riche mais je suis sur qu’il sera diagnostiqué dys alors que je souhaiterai qu’il trouve son propre rythme de travail plutôt qu’être catalogué à jamais.
Par mon témoignage je souhaite ni plus ni moins que donner de l’espoir à tous les dys jugés irrécupérable par un système mal adapté.
Pour les courageux qui m’aurons lu en entier merci.
Message édité par : flashdate / 12-01-2012 00:51
Message édité par : flashdate / 13-01-2012 23:34
joli parcours, ressemble beaucoup au miens (je suis aussi ingénieur informaticien) bon par contre je suis passé par un bac de mécanique automobile et un BTS mais le résultat est proche.
Merci pour votre superbe témoignage !
Je ne pense pas que les véritables dys soient "assistés" au niveau scolaire. Les prises en charges et aménagements pédagogiques sont là pour les faire progresser, mais ne constituent pas un assistanat. Sans compter qu'entre les textes de loi et la réalité sur le terrain, l'écart est souvent important !
Lorsque la prise en charge est bien adaptée aux troubles dys, cela permet à l'enfant de progresser et de pouvoir poursuivre une scolarité classique. Mais souvent cela ne se fait pas sans embûche, le manque d'informations et de formation des enseignants aux troubles dys étant assez important !
Bon courage pour votre nouveau challenge !
Cordialement.
Mes félicitation pour ton parcours.
Par contre je ne suis pas forcémént d'accord sur ta vision des choses concernant l'étiquetage. Un enfant s'étiquete déja tout seul, il n'a pas besoin des autres pour çà. Sa différence il la ressent déja tres tôt. A 4 ans 1/2 ma fille m'a dit un jour, "pourquoi les autres ils me comprennent pas quand je parle". Elle avait un retard de langage, et avait déja pris conscience de da différence sur ce plan.L'année dernière on a commencé à poser un diagnostique sur ses difficultés qu'elle ressentait. Avant même d'avoir les résultats juste après la fin du bilan, elle a écrit un courrier à toute l'équipe pour les remercier de leur aide elle pensait que cela allait beaucoup l'aider, elle me l'a montré plus tard. Elle, elle c'était étiqueté differemment ( elle était nul) et petit à petit elle prenait conscience qu'elle aussi elle avit des armes, des outils differents mais solide pour avancer. On a posé un mot sur ses difficultés et dans un même temps on lui a présenté tout ses point forts, on lui a expliqué pourquoi elle fonctionnait comme ça. Maintenant elle assume beaucoup mieux ses difficultés et comme tu l'a fait en 5ème, elle prend conscience trés tôt de comment il faut qu'elle avance à son rythme, comment elle doit avancer à sa façon et s'adapter au système.
Tu es conscient que ton enfant doit avancer à son rythme, c'est une chance pour lui. Protège le et ca passe selon mon point de vue à lui apprendre à vivre avec sa difference, ne pas s'en cacher, au contraire la valoriser. Il a beaucoup de chance ton fils il est comme papa et papa a réussi contre vent et marée. Il peut être fier de lui.
Tu parles d'étiquetage, moi je pense plustôt à reconnaissance de la différence, tolérance et valorisation de tous ces compensations, tout ces surinvestissement de zones cognitives qui leur son propres et que chaque enfant va mettre en place pour compensser. Ce sont autant d'armes à leur arc que les autres n'ont pas. Quelle chance pour eux... Avant d'étiqueter le diagnostique et le suivi de rééducation sert aussi à accompagner cette différence face à un système scolaire qui fonctionne principalement pour une majorité et qui apprend lentement à s'adapter à une minorité...
Félicitation pour votre parcours.
Allez à son rythme, c'est le lietmotive de ma fille.
Pour cela il aurait fallu que je lui fasse quitter l'école (voir ne pas l'y envoyer) et l'a laisser progresser à son rythme. Stimiler et entretenir l'envie d'apprendre en apportant les réponses à c'est questions à la maison. Mais faire l'école à la maison n'est pas sans contrainte et demande un minimum d'investissement en temps et voir même financier pour les parents.
Affronter le jugement social et les inspections annuelles, peu enthousiasmant surtout avec un enfant "hors norme".
Je suis dys et TDAH et je ne me suis jamais trouvé de centre d'intérêt qui me permette d'envisager un parcours durable scolairement ou professionnellement.
GENE
L'étiquetage a été positif pour nous. On a sabré le champagne ce jour là.
Avant le diagnostic, mon fils pensait être débile. Il était si désespéré qu'il a fait une tentative de suicide à 7 ans ! Pour rejoindre un monde meilleur.
A 8 ans, après le diagnostic, il a pu comprendre qui il était, ses faiblesses mais aussi ses forces. Il s'est alors battu de toutes ses forces pour arriver à utiliser ses capacités. Les aménagements scolaires et surtout le temps supplémentaire lui ont permis de poursuivre une scolarité normale sans redoublement. Et il a réussi à atteindre ses buts et à trouver son orientation en fonction de ses capacités. Il est très bien dans sa peau maintenant et fier d'être ce qu'il est. La dyslexie n'est qu'une partie de lui qu'il accepte, qu'il peut gérer et qui ne le caractérise plus totalement.
Suivre son propre rythme ou forcer pour rester avec les copains, c'est un choix à faire en accord avec l'enfant.
Un jour j'espère que le système permettra aux enfants de progresser à leur propre rythme. ëtre en avance dans les matières où on est performant et être en retard dans d'autres, ça devrait être permis sans pour autant redoubler.
Un jour peut-être...
Bonsoir,
Vous avez l'air de considérer le redoublement comme une tare ????
C'est sans doute pas une rémédiation pédagogique mais ça peut être nécessaire pour différentes raisons et parfaitement salutaire. Je considère que j'ai fait une scolarité normale en redoublant (je n'ai aucun pb de dys ou autre) et mon fils pour lequel je me suis battue pour un maintien en CE1 poursuit lui une scolarité adaptée avec AVS et ordinateur que l'on considérera bientôt comme parfaitement normale, du moins je l'espère.
Et je ne vois pas pourquoi un reodublement le classerait plus dans un style de parcours atypique que le fait d'avoir une reconnaissance de la MDPH avec des aménagements particuliers.
Il n'a jamais eu honte ni de son maintien, ni de son AVS, ni de son ordinateur : pour lui tout cela est parfaitement normal.
Merci pour vos messages,
Non je ne pense pas que le redoublement soit une tare je pense au contraire que c'est une chance.
Bon courage aux enfants dys, heureusement que certains aménagements facilitent leurs insertions dans une vie pas toujours simple mais plein de surprise.
Bonsoir,
Je m'adressais à Claude ; j'aurai dû citer.
Les choses se font petit à petit c'est surtout un changement de mentalité qu'il faut et ça ne se fait du jour au lendemain.
Quand vous avez un enfant dys et précoce, c'est impossible d'imaginer un redoublement, surtout si la pédagogie ne change pas. Le niveau de réflexion et l'avancement de l'enfant dans plusieurs domaines font qu'un redoublement est encore plus dévalorisant et sans confiance en soi, impossible d'avancer dans les apprentissages.
Les dernières statistiques sur les redoublements le montrent que c'est la plupart du temps inutile.
La seule utilité au redoublement c'est quand l'enfant a besoin de souffler et quand la pédagogie est modifiée. Si l'apprentissage n'est pas assimilé la première fois, il faut absolument changer de méthode pour qu'il le soit la seconde fois. Mais ce n'est pas ce qui est proposé actuellement lors d'un redoublement.
Bonsoir,
J'ai bien précisé que le redoublement n'était pas une remédiation pédagogique et qu'il y avait des cas ou il pouvait s'avérait nécessaire pour diverses raisons autres , qui donc ne relèvent pas de l'ordre pédagogqiue, pusique j'ai écrit que comme vous je ne pense pas que ce soit la solution pédagiqiue apropriée.
Pour autant, si on fait le choix de demander un redoublement pour d'autres raisons, je ne vois pas pourquoi une enfant ayant redoublé devrait être étiqueté comme n'ayant pas eu une scolarité normale. C'est tout ce que je vouslais écrire. Je ne crois pas que le redoublement, nommé maintien maitenant soir un critère de normalité dans la scolarité.
On peut redoubler sans ce que ça entame l'estime de soi parce que c'est expliqué et discuté et que c'est un tel soulagement de prendre une année sabbatique qu'on passe bien par dessus ce que pense les autres. Franchement quand vous allez déjà à l'école avec AVS, ordi, vous avez déjà surlmonté pas mal de "on-dit" alors un maitien !
Je me suis bagarrée pour le maintien en CE1 parce que mon fils aurait dû passer en CE2 mais que j'ai préféré privilégiée les prises en charge mutliples qui alourdissait son emploi du temps et que lui comme moi n'en pouvions plus. Quand votre enfant se lève à 6h30 tous les jours de la semaine avec retour à 18H avec les devoirs à faire et qu'il y a prise en charge à ue heure de route le samedi (ergo + psycho mot) et qu'il faut encore se lever à la même heure pour retour à 12h, j'estime que j'ai agi en personne responsable de ne pas lui demander encore d'assumer un nombre d'heures de travail supérieures au 35 heures normalement admises.
Tant qu'on considérera qu'une scolarité normale se fait sans redoublement, nos enfants crouleront sous des avalanchess de prises en charge doublée de la scolarité.
Je pense que des fois il faut faire une pause
La grande a oublié son agenda sur un meuble. Surprise, sur la page de couverture "Il ne savait que c'était impossible, alors il l'a fait" Mark Twain ? Pas Churchill ?
Bonjours, je suis dysphasique pour eux qui croit que pour leur enfants ses sans espoirs !! Ne penser jamais sa!! Il faut juste aller chercher l'aide essentiel. Sa a été très dur pour mes parents, mais sans en valu la peine:))) J'ai presque fini science nature au cegep et j'approche de l'université pour devenir biochimiste. Pourtant, il m'avait diagnostique sévère. Donc, courage !!!! Il faut les encouragés:)))
Mon message ne sera probablement pas lu car légèrement en décalage temporel avec les vôtres mais tant pis.
Merci beaucoup pour votre témoignages. Je suis perdue depuis 1 an: ma fille a un "retard massif de language" (elle ne prononce que 8 mots a 3 ans et demi) et je me sens seule face à ça. Un profil de dysphasie semble se dessiner... Cela m'effraie énormément pour son avenir mais vos témoignages m'aident beaucoup. Ils me donnent de l'espoir et du courage.
Merci.