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Dyslexie adulte

Témoignage d’une adulte dyslexique

La dyslexie est pour moi un défaut, au même titre que d’avoir un grand nez, des grandes oreilles. Nous naissons avec et elle nous accompagne tout au long de notre vie. Il faut apprendre à vivre avec, car la dyslexie n’est pas seulement un problème de lecture et d’écriture. Elle se manifeste dans bien d’autre domaines comme l’orientation (ce qui est très gênant pour se rendre sur le lieu) et ne pas connaître la droite de la gauche. Elle peut aussi avoir des répercussions temporelles ce qui handicape dans la vie professionnelle. Le dyslexique est aussi parfois maladroit de ses mains et est en général très lent dans toutes ses activités. Chaque jour, chaque heure, chaque minute nous devons lutter contre ce défaut pour pouvoir être sur la ligne d’arrivée au même titre que les autres. La société ne connaît pas les difficultés qu’éprouvent les dyslexiques. Pour elle, la dyslexie n’est qu’un problème scolaire et une fois adulte tous les problèmes ont, comme par enchantement, disparus.

J’ai 35 ans et je suis dyslexique. Dans mon enfance , j’ai subi énormément de moqueries aussi bien de la part des autres enfants que des enseignants qui ne se gênaient pas pour me mettre un bonnet d’âne sur la tête. Que d’humiliations…Je me suis repliée sur moi-même .Je ne suis allée que jusqu’en 5eme et j’ai du redoubler au moins trois fois. Le jour de mes 16 ans, je me suis retrouvée derrière une machine à coudre à fabriquer des vêtements, sans qu’on me demande mon avis. J’y suis restée 8 ans . A la première occasion, je suis partie de cette usine de couture, sans aucun regret.

J’ai postulé ensuite en tant que serveuse, vendeuse et pour finir assistante maternelle. A la naissance de mon deuxième enfant , j’ai arrêté de travailler. C’est pendant cette période que mon mari m’a incité à reprendre mes études. J’ai repris depuis la 6ème et mon désir était d’avoir mon BAC. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours aimé les matières scientifiques au détriment des matières littéraires. Je devais mettre toutes les chances de mon côtés. J’ai choisi de passer un Bac Professionnel Scientifique en formation continue. Durant toute cette période, j’ai suivi des séances d’orthophonie qui m’ont énormément aidé en orthographe et surtout en expression écrite.

En consultant les sites de dyslexie sur Internet, j’ai appris que pour passer les examens, les dyslexiques étaient en droit de bénéficier d’un tiers temps supplémentaire pour chaque épreuve. C’est là que j’ai contacté les associations APEDYS et CORIDYS Elles m’ont donné toutes les démarches à effectuer afin d’obtenir ce tiers temps. Cela n’a pas été sans mal, mais les associations m’ont toujours soutenue et encouragée afin d’atteindre mon but.
Aujourd’hui, j’ai atteint l’un de mes rêves : avoir mon Bac.
Je me souviens, lorsque j’étais enfant, mon rêve était de devenir astronaute (certainement afin d’échapper à ce monde cruel auquel j’étais confrontée). Il y avait peut-être là haut un monde meilleur !
Il m’arrive certains soirs de contempler le ciel tout en me remémorant mes souvenirs d’enfant et de penser que nous sommes bien petits dans l’univers. Pourtant, j’ai eu l’impression de porter tout ce poids sur mes épaules.

Aujourd’hui mon plus grand rêve serait d’exercer un métier qui me permettrait d’aider les enfants en difficultés afin qu’ils ne se sentent pas inférieurs au reste du monde et qu’ils s’épanouissent dans leur vie future ou bien d’écrire un livre. Mais comment le pourrais-je ?
En conclusion, mes expériences passées m’ont appris que si on désire réussir dans la vie, il faut se battre sans relâche et ne jamais se décourager. Un jour ou l’autre, la chance nous sourira, il suffit de croire en sa bonne étoile !

Catherine